Quatrième jour du procès des docteurs Lionel et Carnot Guedj devant le tribunal correctionnel de Marseille. Face aux accusations concernant le nombre élevé de prothèses posées à leurs patients, les dentistes marseillais, père et fils, contestent des opérations non justifiées et bâclées.
Des insultes. Des menaces. Face à ceux qu'ils qualifient de "bouchers", les plaignants ont ce jeudi encore exprimé violemment toute leur ressentiment.
En début d'audience de ce 4e jour du procès des docteurs Guedj père et fils, la présidente du tribunal a dû faire un nouveau long rappel aux parties civiles.
Mercredi, les deux dentistes ont encore essuyé les insultes de leurs victimes présumées.
La magistrate a indiqué qu'elle ne tolèrerait pas d'autres incidents sous peine d'exclusion définitive. "Ce sont des décisions que nous prendrions à contre-coeur", a-t-elle précisé.
Un cabinet gros client des prothésistes
Le tribunal a examiné ce matin les méthodes du cabinet Guedj avec les prothésistes dentaires.
"Le cabinet Guedj facturait 28 fois plus de couronnes que la moyenne de ses confrères, avec des honoraires 14 fois supérieur à la moyenne départementale", avait souligné la dentiste-conseil, Isabelle Ferrari, aujourd'hui décédée, après un audit du cabinet sur les années 2008 à 2010.
A la barre, les prothésistes ont expliqué que les dentistes mis en cause représentaient leur plus gros client. Pour l'un d'eux les travaux et les gains représentaient plus de 40 % de son chiffre d'affaire.
Les prothésistes s'étonnaient des méthodes du dentiste qui refusait notamment l'essayage des prothèses pour aller plus vite.
Lionel Guedj réfute ces accusations, affirmant avoir agi strictement dans les règles.
"J'ai toujours fait les meilleurs choix thérapeutiques pour mes clients", a-t-il assuré à l'audience.
Cet après-midi aura lieu l'audition de la directrice d'enquête de la gendarmerie qui a suivi toute l'instruction et procédé aux perquisitions et aux auditions.
Lionel Guedj, 41 ans, et Carnot Guedj, son père, 70 ans, sont poursuivis pour "escroquerie" et "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente". Ils risquent dix ans d'emprisonnement.