Procès Guérini : "Je ne suis pas un financier, je suis un bosseur !" plaide Alexandre Guérini

Au 10e jour de procès, le tribunal correctionnel de Marseille s'est intéressé vendredi aux montages de sociétés et les circuits financiers des entreprises d’Alexandre Guérini et plus particulièrement la SMAE.

A la barre le cadet de frères Guérini, et David Zerbib en visioconférence depuis son hôtel à Dubaï. Ce dernier est conseiller financier spécialiste de l’ingénierie financière.

A l’époque des faits reprochés, entre 2007 et 2008, il était chargé du développement clientèle auprès de l’Israël Discount Bank à Genève. Comme son client, il est mis en examen pour blanchiment. Il encourt au maximum cinq ans de prison et 375.000 euros d’amende.

Très vite, les débats se focalisent sur une société, Immo G Investissements, dont le bénéficiaire économique est David Zerbib. Fin 2006, elle devient actionnaire de la SMAE, dans le cadre d’une augmentation de capital, en investissant 550.000 euros.

La présidente annonce qu’Immo G a perçu plus d'1.6 millions d'euros de dividendes entre 2007 et 2009. Madame Ballerini, s’interroge : comment une société holding peut recevoir des dividendes importants en "n’ayant pas vraiment d’activité?".

Questions sur les montages des sociétés

"On a pensé qu’il s’agissait de faite partir l’argent au Luxembourg, pour échapper à l’impôt". Alexandre Guérini explique, qu’à l’époque, il avait besoin d’investisseurs pour développer une activité de valorisation et de production d’énergie à partir du biogaz "l’or L’-O-R(sic) se trouvait dans les poubelles". "Je voulais développer cette partie énergie renouvelable en Israël". 

La présidente : "Que vouliez-vous faire exactement en Israël ?". 

"Je voulais développer cette partie énergie renouvelable et développer ma société en Israël". 

"Il se peut que j’ai une mauvaise connaissance du dossier, mais je ne crois pas que vous envisagiez un développement en Israël. Il y a quelques jours, vous nous parliez d’investissements immobiliers dans ce pays. Vous souhaitiez que SMAE se développe en Israël ?".

"Evidemment ! C’est ce que nous avions envisagé avec David, je cherchais une villa à côté de Tel-Aviv".

"Je vous ai perdu ! On parle de l’augmentation du capital de la SMAE !". Elle demande à David Zerbib pour quelles raisons il souhaitait entrer au capital de la SMAE.

"Il y avait beaucoup d’intérêt, à l’époque, dans les nouvelles énergies. C’était très intéressant et attractif au niveau des revenus. La possibilité de développer cette activité à l’étranger me paraissait très intéressante. Mon souhait était de contacter des fonds d’investissement, d’avoir des avis sur la viabilité pour ensuite revendre mes parts", explique-t-il.

Fin 2006, en même temps qu’Immo G entre au capital de la SMAE, Alexandre Guérini fait virer 650.000 euros sur le compte d’une société de droit panaméen, Northwood, détenue par David Zerbib.

"On se pose des questions sur ces flux concomitants", avance encore la présidente. 

L’idée c’était, tu rentres dans ma société, et j’achète ton appartement…je tiens à préciser que les dividendes sur les comptes Immo G ne sont pas venus sur les miens", argumente Alexandre Guérini.

"Que sont devenus ces 650.000 € de décembre 2006 ?". David Zerbib : "L’appartement était en location. J’avais des grandes, grandes difficultés avec mon locataire en Espagne. Alexandre Guérini a souhaité que je gère cet argent chez Northwood. J’ai fait des placements sur une société pétrolière australienne, Nexus, ils se sont avérés malheureux ; la société a été retirée de la bourse". 

La présidente : "Qu’est devenu l’argent ? Il a été perdu ?". David Zerbib : "Oui malheureusement". A la barre, Alexandre Guérini, ne fait aucun commentaire.

Alexandre "le généreux"

Depuis le début du procès, Alexandre Guerini a fait preuve de générosité. A un ami, avec qui il voulait faire des investissements immobiliers en Israël, il verse sur son compte Suisse 600.000 euros. Le cadet des frères Guérini a indiqué au tribunal, avoir dit à ce même ami de garder la somme lorsque la conjoncture serait meilleure.

Suite à la vente de la Somedis à Veolia, Alexandre Guérini, prête 200.000 euros à Bruno Vincent (le représentant de Véolia, avec qui il a négocié la vente de sa société). Bruno Vincent n’a à ce jour, pas encore remboursé le cadet des frères Guérini.

Pour terminer il perd les 650.000 euros confiés à David Zerbib, qui a fait un investissement "malheureux", dans le pétrole australien. Mais il ne demande toujours aucun remboursement. 

Témoignage de l’expert désigné

En début de matinée ce vendredi, Jean Garosi a été entendu en tant que témoin. C’est lui, qui a été désigné par le juge d’instruction Duchaine, pour procéder à l’analyse financière des entreprises d’Alexandre Guérini.

L’ancien expert auprès de la cour d’appel d’Aix en Provence a noté des incohérences dans la comptabilité des sociétés.

Cet homme de 84 ans, a, ensuite été sous le feu roulant des questions des avocats de la défense, notamment lorsqu’il était trésorier de l’association d’insertion, La Varappe. Dans cette structure, figurait Michel Bronzo, un concurrent d’Alexandre Guerini.

Le procès reprend mardi 30 mars avec les plaidoiries des parties civiles.

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