"Rats", "urine dans l'escalier", fuites de gaz... Les habitants de Font-Vert "à bout" face à la détérioration de leur quartier

Les Marins-pompiers de Marseille sont intervenus tôt ce mardi matin à la cité Font-Vert, dans le 14ème arrondissement, suite à un appel concernant une forte odeur de gaz. Un événement qui vient couronner des années de déterioration des immeubles.

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Aux premières lueurs de jour, 6h45 mercredi 15 septembre, au bâtiment C1 de la cité Font-Vert, dans le 14e arrondissement de Marseille, les habitants sont réveillés en sursaut par les cris des voisins. Une odeur de gaz se propage dans tout l’immeuble. La peur au ventre, les locataires de la cité quittent précipitamment leur logement. "On a cru qu’on allait mourir", lâche Naya, jeune habitante de 22 ans. 

Ce n'est pas la première fois que le quartier frôle le pire. Confrontés à la saleté, l'insécurité et l'angoisse depuis plusieurs années, les riverains sont épuisés par la détérioration de leur cité.

"J’ai entendu pleins de cris. J’ai d’abord pensé qu’il y avait une embrouille à l’extérieur. Puis, les cris ont commencé à s’intensifier et j’ai commencé à sentir une odeur de gaz. Je suis sortie en courant dans les escaliers. J’avais mis mes mains sur ma tête. Je pensais que tout allait exploser !", raconte Naya, sous le choc.

Sur place, 24 marins pompiers et six engins sont dépêchés, et les agents de GRDF interviennent. L’intervention a duré plusieurs heures.

"Ces derniers temps, on a peur"

"Je suis descendue avec mes enfants, pas habillée, pieds nus. Ces derniers temps, on a peur. On n'arrête pas d'avoir des problèmes comme ça, c'est une catastrophe. On est épuisés, nos enfants sont traumatisés. Je fais suivre mes enfants par un psychologue à cause de ces problèmes. On n'en peut plus, on est à bout !", raconte une mère de famille, la voix tremblottante. 

Selon les habitants, ça n'est pas la première fois que ce type d'incident se produit. La semaine dernière, "une gaine technique des compteurs électriques a pris feu, au 3ème étage du bâtiment C1. Les gaines sont dans un état lamentable. Nous, on paye notre loyer et on exige d'être en sécurité chez nous !", s'indigne Nora Braia, habitante de la cité Font-Vert et présidente de l'association CLCV - Consommation Logement et Cadre de vie des familles.

Pour beaucoup de locataires de la cité Font-Vert, cet ultime incident fait suite à plusieurs années de ras-le-bol. Pour eux, c’est clairement la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ces problèmes en cascades ne forment que la partie émergée d’une montagne de difficultés, née d’un quotidien, vécue comme une relégation.

"Nous vivons dans la saleté"

Les locataires de la cité Font-Vert se focalisent sur un cadre de vie qui se dégrade depuis plusieurs années. Font-Vert est une cité dont la vie est déjà très fortement impactée par la misère et les différents trafics, des caïds y ont leur Q.G. 

"Depuis la période du Covid, nos conditions de vie n'ont cessé de se détériorer. Les bâtiments sont délabrés. Nous vivons dans la saleté, les rats pullulent. Des jeunes extérieurs à la cité, issus des trafics de drogue, viennent uriner dans les cages d'escaliers, l'ascenseur fonctionne une fois sur deux", relate Naya, jeune habitante de 22 ans.

"Cet été, il y a eu une fusillade au pied de notre immeuble, impacté par des tirs d'armes à feu. Ici, je ne me sens plus du tout en sécurité. Je cherche impérativement à déménager", confie la jeune locataire.

Un autre habitant évoque les chicanes mises en place par le réseau pour protéger ses affaires, “et qu’on est obligés de déplacer nous-mêmes parce que le bailleur ne veut pas intervenir”.

"Je me sens abandonnée par le bailleur social"

Nombreux sont les locataires qui ne comprennent pas et contestent avec fermeté la hausse brutale des charges tandis que "plus rien ne fonctionne au sein de la cité Font-Vert", martèle avec colère, Nora Braia, habitante de la cité Font-Vert et présidente de l'association CLCV - Consommation Logement et Cadre de vie des familles -

"Ils savent juste réclamer leur loyer. Quand ya des problèmes comme ça on ne les voit pas. On est abandonnés. Moi personnellement, je me sens abandonnée par le bailleur social", peste une mère de famille, habitante de la cité.

Du côté de la Logirem, le bailleur social, contacté en fin de matinée, il dit ne pas vouloir s'exprimer ce jour.

Les locataires de la cité Font-Vert restent plus que jamais mobilisés et déterminés à se faire entendre. Une réunion publique doit avoir lieu mardi 21 novembre à 13h30 en présence, notammment du bailleur social, la Logirem, gestionnaire de la cité Font-Vert.

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