Performances, musiques, karaoké... Chaque samedi, le festival "Les belles de Mai" veut donner envie aux femmes de prendre d'assaut les terrasses du 3ème arrondissement de Marseille, et rendre hommage à quatre patronnes de bar iconiques du quartier.
"Les patronnes de bar passent leur journée à servir des verres à des hommes" : c'est de ce constat qu'est née l'idée de créer le festival "Les plus belles de Mai", chaque samedi du 13 avril au 4 mai dans le quartier emblématique du 3ème arrondissement de Marseille, raconte Christine Bouvier, l'une de ses organisatrices.
L'objectif ? "Reconquérir l'espace public, souvent peu accueillant pour les femmes", poursuit-elle. Un pari réussi lors de la première soirée au bar Marius, le 13 avril. "C'était un grand moment de joie", raconte Dominique, la patronne, âgée de 61 ans. Depuis, "certaines clientes sont revenues boire le café, alors qu'elles n'y avaient jamais mis les pieds avant", poursuit-elle.
Performances, musiques, karaoké
Au programme du festival : de la danse, de la musique, du karaoké, ou encore des performances avec des artistes locaux, qui rendent hommage à l'histoire des femmes du quartier... Et en premier lieu, les patronnes des bars qui accueillent les festivités.
Un métier autant qu'une passion pour Dominique, derrière le comptoir depuis 30 ans. Ce qu'elle aime le plus ? "Discuter avec les clients", raconte-t-elle.
Nous, les patronnes de bar, nous sommes les boussoles du quartier. On cherche des solutions aux problèmes, on aide à remplir les papiers, on renseigne celles et ceux qui se sont perdus...
Dominique, la patronne du bar Marius, à Marseilleà France 3 Provence-Alpes
Si elle a déjà été confrontée au sexisme ordinaire et à "certains gestes déplacés", elle "n'hésite pas à remettre certains clients à leur place", elle qui les a "tous vu grandir, comme ses enfants".
Les trois prochains rendez-vous du festival auront lieu aux Délices de Praia, le 20 avril, au Café du Théâtre, le 27 au cinéma le Gyptis et au Bar Jo, le 4 mai. "Les hommes sont aussi les bienvenus, on veut montrer qu'on peut toutes et tous se sentir à sa place dans les espaces publics, dans le respect", conclut Christine Bouvier.