La rentrée scolaire a eu lieu ce lundi matin avec de nouvelles préconisations annoncées la veille par le ministre de l'Éducation nationale. Le syndicat SNES-FSU a déposé un préavis de grève reconductible. Et pour des parents, la crainte du retour de l'école à la maison.
"Trois tests ? Et puis quoi encore ?" Fréderic, père de deux enfants de cinq et huit ans. Ce lundi matin devant l'école de ses enfants, il ne décolère pas depuis l'annonce de Jean-Michel Blanquer sur le nouveau protocole sanitaire.
Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a dévoilé dimanche le protocole sanitaire qui doit s'appliquer dans les écoles à partir de ce lundi 3 janvier.
Une initiative qui laisse perplexes parents et enseignants.
Pour Audrey, mère de famille de trois enfants en télétravail, c'est plutôt la perspective de l'école à la maison qui l'inquiète. "C'était un enfer l'école à la maison la dernière fois, je ne me vois pas recommencer dans les mêmes conditions".
"Hors de question de faire trois tests aux enfants, si cela doit arriver, on fera de fausses attestations sur l'honneur", prévient Paul qui ne souhaite pas "infliger" à sa fille de trois ans et son fils de cinq ans "la douleur des tests".
À l'inverse, Christelle préfère avoir ses filles à la maison "plutôt que dans des établissements scolaires qui, avec le nouveau protocole, seront des clusters géants".
Préavis de grève
Le syndicat majoritaire chez les enseignants a lui déposé un préavis de grève d'une semaine reconductible "pour couvrir les collègues en cas de problème avec le protocole, ou une circulation forte du covid dans un établissement", explique Marion Chopinet, du syndicat SNES-FSU. Pour le moment aucun enseignant n'est en grève.
"La réduction des isolements et des cas contacts en 5e vague est paradoxale", précise la déléguée syndicale, à la lecture des nouvelles préconisations sanitaires.
"Des assemblées générales vont être organisées aujourd'hui et demain dans notre académie, pour faire le point", ajoute Marion Chopinet. Selon la déléguée syndicale, les enseignants ont surtout le sentiment de ne pas être écoutés.
Peu de capteurs de CO2
"Depuis le printemps 2020, on demande du matériel, des effectifs en plus…, mais rien n'a été fait pour l'aération des salles ou une meilleure circulation des profs et des élèves, et il y a trop peu de capteurs de CO2 par établissement", explique la déléguée du Snes-FSU.
Les enseignants se disent "contre les fermetures de classes et la mise en place du distanciel mais regrettent les 7900 suppressions de postes au niveau national, en un an".
En cas d'absence de professeur, pour maladie, il est difficile de remplacer les absents par manque d'effectifs.
"On nous parle de faire travailler les retraités, il n'y a pas eu assez de recrutement, les classes sont surchargées ".
Le protocole sanitaire de niveau 3 s’applique dans les écoles maternelles et élémentaires. Le protocole sanitaire de niveau 2 s’applique aux collèges et lycées.