"Sans la nuit" : la web-série sur la vie nocturne à Marseille, avec ceux pour qui la nuit s’est éteinte suite au Covid

Le réalisateur Nicolas Debru signe une web-série sur l’impact du Covid sur les nuits marseillaises. Patrons de discothèques, DJ ou simples noctambules, ceux qui vivaient la nuit témoignent de cette vie "sans la nuit".

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"On nous a ôté quelque chose, y’a plus d’âme, plus de lumière, plus de laser, plus de musique, à la place, on entend les gens fermer leurs volets".

Ils témoignent de leur mal-être, leur mal-vivre : gérant de discothèques, disc-jockey, organisateur de soirées… Depuis plus d'un an, leur vie a basculé avec une crainte : ne plus retrouver la vie d’avant.

Depuis plus d’un an, la nuit s’est éteinte suite au confinement et aux contraintes sanitaires. C’est tout un pan d’activité, de vie et de culture qui a été mis à l’arrêt.

"On m’a enlevé une partie de vie"

Les larmes aux yeux, des trémolos dans la voix, Anthony Pappalardo est le directeur associé du Trolleybus. Depuis plus de 20 ans, le Trolleybus est l'une des discothèques incontournables de Marseille. 

Alors, quand Anthony Pappalardo se livre sur la nuit, le témoignage est fort. Sans détours.

"La vie sans la nuit, c’est pas la vie ! Je sens qu’on m’a enlevé une partie de ma vie ! Ma vie me manque !"

Comme un appel de détresse. Bien au-delà de l’aspect économique, c’est cette vie pleine de rencontres, d’échanges qui manque à Anthony. Mais il y a aussi et surtout ce sentiment d’impuissance.

"Quand on vous retire votre mode de vie, vos habitudes alors que vous n’avez commis aucune faute, sans que vous puissiez vous reprocher quoique ce soit, c’est très compliqué à vivre !"

"Le plus dur est de ne plus partager des émotions"

Faze est DJ et comme tous les acteurs de la nuit, il a du mal aujourd’hui à se situer.

"Pour moi, la journée c’était le début de la nuit et là, t’as plus que la journée ! C’est le Yin sans le Yang !"

Déboussolé le Faze ? Non. Pas de déprime à l’horizon mais plutôt du fatalisme. Il apprend à être patient "car il n’y a que ça à faire !", nous dit-il avec un grand sourire.

Un grand sourire qui masque toutefois un grand vide : "Partager sa musique, c’est partager de  l’émotion, et c’est ça qui manque".

Ce sentiment de vide ? Tous le ressentent. Mais chacun le vit et en parle différemment, plus ou moins durement.

"Nous sommes privés de liberté"

Clément Vignes est directeur artistique. Il organise des soirées dansantes dans des lieux insolites. Plus qu’un métier, c’est une passion et un art de vivre qui lui procure un vrai bonheur.

"J’aime voir les gens kiffer, les voir danser, j’ai des images magnifiques dans la tête où prédominent les notions de plaisir, de partage, de joie et surtout de liberté".

Cette liberté ? Il a le sentiment d’en avoir été privé. Confinement et autre couvre-feu, il craint que ces images n’appartiennent désormais qu’au passé : 

"Trier les gens, les tester, ou leur demander une attestation de vaccination pour accéder à l’une de mes soirées, c’est non !"

Tout cela lui parait incompatible avec l’idée qu’il se fait du monde de la nuit.

"Sans la nuit" la web-série de Lasko

Depuis un an, ceux qui vivent la nuit ou de la nuit, souffrent de la solitude et se désespèrent en regardant le vivre ensemble changer inéluctablement sous leurs yeux.

Richard Bohringer disait : "c’est beau une ville la nuit !", mais aujourd’hui cette nuit est noire, profondément noire et silencieuse. Cmme une nuit sans lune, dans laquelle ne résonneraient plus que des états d’âme, des sentiments, des paroles auxquels Nicolas Debru dit Lasko a voulu donner un plus large écho.

Le réalisateur marseillais est l’auteur de la world série Human World Inside et de la fameuse web-série 100% collaborative Hyperconnexion. Il signe cette nouvelle série de web-docs dans laquelle il livre tous ses témoignages.

"J’aime la nuit. C’était important pour moi de donner la parole à toutes ces personnes pour savoir comment elles vivent cette période de Covid".

Sur un format web, cette série met en lumière ces histoires de femmes et d’hommes : DJ, directeur artistique, comédienne, jusqu’à un supporter de l’OM.

"J’ai souhaité aller dans l’émotion et l’artistique. Rendre visibles ceux qui avec les mesures actuelles sont devenus invisibles. Une action solidaire envers ces noctambules qui vivent aujourd’hui "sans la nuit", c’est d’ailleurs le nom de cette série."

La première saison se compose de 20 épisodes d’une durée de deux minutes chacun. Disponible sur YouTube. Diffusion de l'épisode 1 à partir du lundi 19 Avril.

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