Fermés depuis presqu'un an, les patrons de boites de nuit espèrent toujours convaincre les autorités qu'une réouverture est possible avec un protocole strict qu'ils présentent dans une vidéo.
Depuis 11 mois, ils ont coupé le son comme le chante Philippe Katerine. Et ne l'ont pas remis. Plus de clients, plus de revenus. Et pour 180 d'entre eux qui ont fermé définitivement, plus d'avenir.
Le collectif des discothèques Paca-Corse est convaincu qu'une réouverture est possible avec un protocole sanitaire adapté.
C'est ce qu'il propose. Distance physique d'au moins un mètre à l'entrée, masque et gel obligatoires, QR code sur l'appli #TousAnticovid pour assurer la traçabilité des clients en cas de cluster, piste de danse supprimée et remplacée par des tables de six convives maxi avec des zones délimitées par marquage au sol...
Cette vidéo nous montre à quoi pourrait ressembler la boîte de nuit en temps de covid.
C'est bien sûr un modèle, un monde idéal, où même alcoolisé, chacun respecterait scrupuleusement les règles.
"Contrairement aux bars, on a un service d'ordre pour faire respecter les gestes barrières, indique Christophe Longo, président du collectif. "On a réussi à les empêcher de fumer, on arrivera à leur faire garder le masque", assure-t-il rappelant que les discothèques sont par ailleurs équipées de système d'extraction pour renouveler l'air.
Une boîte de nuit où les jeunes boivent un coup à une table et dansent autour, au bout du compte ça ressemble à un bar... "Oui, et on demande à ouvrir à nos heures d'ouverture habituelles, mais il faut le reconnaître, on est en discothèque dégradée".
Pour lui, ça vaut toujours mieux que "les soirées clandestines où il n'y a pas de traçabilité. Ça va faire un an bientôt, on ne va pas pouvoir continuer à empêcher les jeunes de faire la fête."
Dans ce protocole, avec des tables à la place de la piste de danse, la jauge serait réduite d'environ 30 % selon le patron du Joia Club, qui admet qu'un tel modèle serait rentable pour tous.
"Moi, si au lieu d'accueillir 600 ou 700 personnes, j'en accueille 400-450, je réduis mon personnel, c'est pas trop grave, mais un petit club qui tombe à 80 personnes au lieu de 200, il n'est plus rentable. Ceux-là, il faudrait leur laisser le choix de rester fermés avec les aides".
Comme beaucoup d'entreprises qui attendent de longs mois un reprise d'activité, Christophe Longo met ses espoirs dans les vaccins. "J'espère que l'arrivée du vaccin va changer la donne, et qu'on pourra rouvrir quand les 15 millions de personnes à risque seront vaccinées."
Christophe Longe espère voir le bout du tunnel avant le mois de mai. En attendant, il a transmis son protocole sanitaire aux autorités, mais il n'a eu aucun retour.