La ministre de l'Ecologie ne se dit pas prête à accorder son feu vert au rejet de boues rouges en mer dans les Calanques. Ségolène Royal rappelle que la décision appartient au préfet et estime pour sa part que des contrôles complémentaires sont indispensables.
Ségolène Royal ne donnera pas son feu vert au rejet de boues rouges en mer. La ministre de l'Ecologie rappelle dans un communiqué que seul le préfet peut autoriser la dérogation permettant à 'lusine d'alumine Altéo de poursuivre ses rejets de résidus liquides en mer.
"Cet avis ne saurait tenir lieu d'autorisation de rejet en mer pour le site Alteo de Gardanne, qui ne peut être délivrée que par le préfet, au nom de la ministre, au terme d'une instruction menée par les services de l'État qui n'est pas achevée",
souligne la ministre dans un communiqué.
Contraire à la Covention de Barcelone
Lundi, le conseil d'administration du Parc avait décidé dans un avis d'autoriser ces rejets "mais avec des conditions fermes". Une décision dite conforme qui s'impose au préfet, avait affirmé son président, l'adjoint (UMP) au maire de Marseille, Didier Réault.Mais la ministre avait vivement réagi via Twitter :
Parc Naturel des Calanques et boues rouges : l'avis du CA n'est qu'un avis. En aucun cas une autorisation que je ne donnerai pas en l'état.
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 8 Septembre 2014
Ségolène Royal estime que des contrôles complémentaires sont indispensables :
Le CA du Parc des Calanques a émis un avis positif aux boues rouges. Je ne donne pas de feu vert.Contrôles complémentaires indispensables.
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 8 Septembre 2014
Les exigences pourront être renforcées
Concrètement, l'avis du Parc doit permettre à l'usine Alteo, située à Gardanne (Bouches-du-Rhône), de poursuivre des rejets contraires à la Convention de Barcelone de 1976 sur la protection de la Méditerranée. M. Réault avait en revanche promis de "meilleurs contrôles et un meilleur suivi des eaux rejetées" dans ce dossier, toujours appelé celui des "boues rouges", mêmesi les rejets solides doivent eux disparaître d'ici au printemps grâce à un changement de processus de production pour ne laisser place qu'à des effluents liquides.
juge pour sa part la ministre."L'avis du conseil d'administration du parc national des calanques constitue un socle minimal d'exigences auxquelles l'exploitant devra se conformer",
Ces exigences "pourront être renforcées suite à l'enquête publique qui pourra permettre à chacune des parties de s'exprimer et dont le lancement est prévu pour la fin de l'année 2014". Mme Royal a notamment demandé au préfet "d'examiner toutes les options techniques" pour "garantir des rejets compatibles avec la reconnaissance dont bénéficie ce
territoire remarquable" et annoncé qu'elle allait rencontrer le président d'Alteo "dans les prochains jours".