Ancien adjoint (LR) à Marseille, Daniel Sperling, est jugé pour détournement de fonds publics. Le parquet de Paris requière deux ans de prison et 100 000 euros d'amende. Il est accusé d’avoir occupé un emploi fictif à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).
Le parquet de Paris a requis, lundi, une peine de deux ans de prison assortis d'un sursis simple ainsi qu'une amende de 100 000 euros à l'encontre de Daniel Sperling, ancien adjoint (LR) à la mairie de Marseille, jugé pour recel et détournement de fonds publics. Cette affaire a éclaté après une longue enquête qui a mis en lumière des pratiques douteuses au sein de l'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM).
Le ministère public a également demandé la confiscation des biens de Sperling, évalués à 679 600 euros, ainsi qu'une peine de cinq ans d'inéligibilité et l'interdiction d'exercer une fonction publique. Le représentant du ministère public a dénoncé un "sentiment d'impunité évident", arguant de la "fictivité partielle" de l'emploi occupé par Sperling entre 2007 et 2017 à l'AP-HM.
Accusé d'occuper un emploi fictif
Daniel Sperling, qui était fonctionnaire territorial au Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, avait été détaché à l'AP-HM par la collectivité. Son rôle supposé était de coordonner la formation du personnel médical, mais plusieurs éléments ont mis en lumière un déséquilibre entre sa rémunération mensuelle de 8 000 euros et son travail effectif.
Le procureur a souligné que Sperling était rémunéré à temps plein malgré une absence non-justifiée à son lieu de travail d'au moins 50 % du temps, ajoutant que ses compétences en matière de santé étaient insuffisantes pour le poste occupé. Il a qualifié ces agissements d'"enrichissement personnel sur des fonds publics, commis qui plus est par un élu de la République".
Au cours du procès, Sperling a admis une rémunération disproportionnée tout en affirmant avoir accompli le travail qui lui était demandé. Le ministère public a également requis des peines de six mois à un an d'emprisonnement, toutes assorties d'un sursis simple, contre quatre autres prévenus, notamment des anciens directeurs généraux de l'AP-HM.
La décision finale du tribunal correctionnel de Paris est attendue mercredi, après les dernières plaidoiries, dont celle de Me Jean Boudot, conseil de Daniel Sperling.