Devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, Sabri Azzaz vient d'être condamné à quinze ans de prison pour une tentative d'assassinat commise le 27 novembre 2014 sur un codétenu de la prison des Baumettes à Marseille. Dix-huit de réclusion criminelle avaient été requis contre lui.
"Des incidents, j'en ai vus aux Baumettes, mais autant de sang dans une même salle, jamais!", a témoigné devant la cour un surveillant à la barre.
Le 27 novembre 2014, Seyni Demba, en détention provisoire pour un meurtre en bande organisée dans les quartiers Nord de Marseille, se trouve dans une salle d'attente de 20 m2 aux Baumettes, lorsqu'il est atteint par un coup de couteau à la gorge. Il s'effondre, reçoit un déferlement de coups de pieds, coups de poing, et coups de couteau - 13 au total - jusqu'à ce qu'il soit laissé pour mort.
Devant la cour, le détenu, pour une fois sur le banc des victimes, montre ses cicatrices: "Il me plantait partout comme un petit animal". Depuis ces faits, Seyni Demba a été condamné pour complicité dans l'affaire d'homicide à 15 ans de réclusion, une peine dont il a fait appel.
Quinze ans de prison pour le principal accusé
Sabri Azzaz, âgé de 18 ans au moment des faits, a nié pendant tout le procès avoir "planté" Seyni. Pas de vidéosurveillance dans cette salle insalubre des Baumettes, mais la victime comme les autres détenus le dénoncent - pas à la police, mais aux surveillants.Lui aussi issu des quartiers Nord de Marseille, Azzaz est décrit comme "vide, froid" et se présente comme un "caïd" à qui la victime aurait tenté de reprendre le "plan stup'" de la cour de promenade.
Dix-huit ans de réclusion criminelle avaient été requis mardi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à l'encontre de Sabri Azzaz, principal accusé dans ce dossier. La cour d'Assises a tranché : il vient d'être condamné à quinze ans de réclusion, l'autre accusé écope de 5 ans de prison.
"Votre verdict sera connu dans la journée dans les quartiers de Marseille et dans la prison (...): il faut qu'il dise que la prison est un lieu où la violence n'a pas sa place", a expliqué l'avocate générale à l'adresse des jurés.