Un éducateur sportif a été condamné, mercredi, à huit mois de prison assortis d'un sursis probatoire pour une escroquerie au préjudice de l'OM. L'homme vendait des faux abonnements.
L'Olympique de Marseille avait déposé plainte en janvier 2018. Le club soupçonnait une SARL exploitant un magasin de vêtements et une association de supporteurs non agréée d'avoir acheté des abonnements en masse pour la saison 2018/2019 puis de les avoir revendu "match par match", en violation des conditions générales d'utilisation.
Le gérant de la société a reconnu avoir tiré de cette pratique un bénéfice estimé par les enquêteurs à 260.000 euros entre 2016 et 2019. Il a été condamné, en mars dernier, à huit mois de prison avec sursis, selon la procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Des abonnements loués entre 10 et 50 euros
Son salarié, un éducateur sportif, étoit jugé ce mercredi. Il s'est défendu d'avoir pris part à ces manoeuvres qualifiées de "montage particulièrement élaboré" par Me Thomas Callen, avocat de l'OM.
Pour la saison 2018/2019, ce sont 117 abonnements qui avaient été souscrits par la SARL et l'association en utilisant, à leur insu, l'identité de personnes ayant laissé leurs coordonnées dans le magasin de vêtements.
Alors que l'abonnement souscrit coûtait 170 euros pour les vingt-deux matchs à domicile de cette saison-là, ils avaient été "loués" entre 10 et 50 euros par rencontre.
La carte d'abonnement était remise en échange d'une carte d'identité restituée à l'issue du match. Le procureur a requis un an de prison avec sursis probatoire contre le prévenu qualifié de "coauteur parfaitement actif et conscient des faits commis".
Selon Me Aurélien Leroux, défenseur du salarié recruté pour une dizaine d'heures par mois, "il n'aurait été complice de son patron que s'il avait tiré un bénéfice, ce qui n'est pas démontré".
Une escroquerie à grande échelle depuis 2016 selon l'OM
Le prévenu a expliqué qu'à son arrivée en 2018, les abonnements étaient déjà en place et il n'avait fait que tenter de les renouveler pour la saison 2019/2020, vainement puisque l'OM les avait bloqués.
Le tribunal l'a condamné à verser 19.890 euros à l'OM en réparation de son préjudice économique - le montant des 117 abonnements frauduleusement souscrits - et 10.000 euros pour le préjudice moral du club.
Alors que le parquet n'avait retenu que la saison 2018/2019, Me Thomas Callen a annoncé que l'OM réclamera la réparation d'un préjudice subi depuis 2016. "Nous sommes face à une escroquerie à grande échelle. On connaît la pratique de vendre son abonnement pour un match, là c'est industriel", a-t-il
plaidé.