L’exposition mondiale "Unzipped", consacrée aux Rolling Stones se poursuit à Marseille jusqu'au 5 septembre. L'occasion de replonger dans l'histoire de trois copains passionnés de blues et rejoints en 1963 par le batteur Charlie Watts décédé mardi.
"Géant tranquille", "homme élégant" et "grand architecte de la musique": le taiseux Charlie Watts, batteur et véritable "roc" des Rolling Stones, est décédé mardi à Londres à l'âge de 80 ans, a annoncé son agent, suscitant de nombreux hommages dans le monde de la musique.
Avec son visage impassible et son talent unanimement reconnu en matière de rythmique binaire, il offrait sur scène un contrepoint aux déhanchements frénétiques de Mick Jagger et aux pitreries électriques des guitaristes Keith Richards et Ronnie Wood.
L'un des premiers à rejoindre les Stones
Si Mick Jagger a très vite incarné la tête d'affiche du groupe, les Stones ont évolué au gré des allées et venues de ses membres.
Tout commence autour de trois gars de banlieue: Jagger, Keith Richards et Brian Jones. Bientôt Bill Wyman les rejoint et Charlie Watts, le batteur de jazz tant convoité, finit par se laisser convaincre de jouer avec eux.
En 1969, Brian Jones drogué et erratique sort du groupe. Peu après, il se noie dans sa piscine à 27 ans. Mick Taylor le remplace. Puis en 1975, c'est Ronnie Wood qui prend sa place à la guitare.
Aujourd'hui les Stones ne comptent plus que Mick Jagger, Keith Richards et Ronnie Wood, depuis le décès mardi de Charlie Watts.
Presque 60 ans de scène
Adoubé comme le douzième meilleur batteur de tous les temps par le magazine Rolling Stones, Charlie Watts ne s'émouvait qu'assez peu d'une éventuelle
séparation du groupe légendaire, reconnaissant avoir eu plusieurs fois envie lui-même de le quitter.
Né le 2 juin 1941 à Londres, cet autodidacte en batterie avait commencé à jouer à l'oreille, en regardant les joueurs dans les clubs de jazz londoniens.
"Prendre ma retraite, moi ? Qu'est-ce que je ferais ? Tondre la pelouse ?", déclarait Charlie Watts au Times en 2017, au diapason des autres membres du groupe.
C'est pourtant sans lui -même avant son décès- que les Stones devaient aborder leur prochaine tournée américaine, prévue pour l'automne.
Unzipped , l'expo Stones jusqu'au 5 septembre
Marseille est la seule escale française de l’exposition itinérante dédiée aux 55 ans de carrière des Stones. Plus de 400 objets qui ont marqué le groupe mythique seront exposés au stade Vélodrome.
L’exposition se déroule sur un plateau de 2.000m2 avec 13 sous-espaces. On y voit notamment le premier appartement où le groupe a vécu dans le quartier de Chelsea, à Londres. Entièrement reconstitué, le public peut y déambuler.
Mais aussi le studio où le groupe a enregistré Sympathy for the devil. Le film que Jean-Luc Godard a consacré à cet enregistrement sera projeté derrière la vitre du studio, de telle sorte qu’on pourra se sentir, un peu, comme l’ingénieur du son assistant à la réalisation et à l’évolution de ce chef d’œuvre.
Les Rolling Stones, c’est aussi des photos, des pochettes d’albums réalisées par les plus grands artistes comme Andy Warhol, la langue tirée dont on suivra les métamorphoses, des costumes de scène ou encore un concert donné gratuitement à la Havane, à revivre en immersion.