Le maire LR des 6e et 8e arrondissements de Marseille Yves Moraine a écrit au ministre de l'Intérieur pour demander la dissolution de l'Action Française dans la cité phocéenne en raison de débordements violents réguliers autour du local du groupuscule royaliste.
Le maire LR des 6e et 8e arrondissements de Marseille ne veut plus de l'Action Française à Marseille, et plus encore dans son secteur. Yves Moraine a écrit au ministre de l'Intérieur pour demander la dissolution du mouvement dans la cité phocéenne. Depuis plusieurs années, la rue où le groupuscule monarchiste a installé son QG est le théâtre de débordements violents.
L'élu, qui préside le groupe des Républicains au conseil municipal de Marseille, demande également à Gérard Collomb l'interdiction des opposants à l'Action Française: classés à l'extrême gauche, ces militants anti-fascistes appellent régulièrement à des actions et contre-manifestations.
Riverains en otages
Le maire de secteur invoque "de graves troubles à l'ordre public", rejetant tant les royalistes que leurs opposants, deux "groupes politiques extrémistes et violents qui s'affrontent". Les riverains ont déjà porté plainte en raison de troubles survenus dans leur rue. Il s'agit de "défendre les habitants pris en otage", poursuit le maire.
Pour autant, la dissolution d'une association politique est une décision rare, qui répond à des conditions strictes et dépend du ministre de l'Intérieur. A Marseille, la préfecture de police a déjà pris des mesures en interdisant régulièrement rassemblements et contre-manifestations attribuées à "la mouvance antifasciste et anarcho-autonome", aux abords du local de l'Action Française. M. Moraine demande "le strict respect de ces interdictions" et l'arrestation des contrevenants.
Violences devant un lycée
L'organisation royaliste qui se réclame de Charles Maurras, inspirateur des mouvements d'extrême droite condamné après la guerre pour son soutien résolu au régime de Vichy, a été particulièrement active ces derniers mois en Provence. L'action Française a fait parler d'elle en perturbant des réunions de personnalités politiques locales, ou une conférence universitaire sur le FN. Mi-novembre, un militaire, membre de l'Action Française, a été condamné à 8 mois de prison avec sursis à Marseille pour des violences survenues devant un lycée lors d'une distribution de tracts.
Jean-Luc Mélenchon avait lui aussi demandé à la mi-octobre, la fermeture du local du groupuscule royaliste, au lendemain d'affrontements avec des militants antifascistes. Le leader des Insoumis venait d'être cité, comme cible potentielle, dans un dossier "d'association de malfaiteurs terroriste", impliquant une dizaine de personnes en lien avec un ancien militant de l'Action Française Provence.