Une opération visant à éviter l'écroulement de l'immeuble K du quartier Notre-Dame-des-Marins à Martigues va être lancée ce jeudi. Voici comment les techniciens du bâtiment pourraient procéder.
Éviter à tout prix un effondrement incontrôlé. Alors que la fissure apparue sur un immeuble HLM à Martigues s'est encore agrandie, les ingénieurs vont tenter "une opération de la dernière chance" pour stabiliser le bâtiment, qualifie auprès de la Provence Nabil Azmi, ingénieur du cabinet Axiolis.
"Le terrain est sans doute entre train de se tasser. Cela a eu pour conséquences de faire descendre les fondations de l'immeuble" analyse Jérôme Delpert, directeur du bureau d'étude ICES BTP. "C'est comme si vous aviez un pied reposant sur du sol dur et un autre pied sur du sol mou. Vous perdez l'équilibre", illustre-t-il.
Où va-t-on injecter du béton ?
Pour remédier à cette instabilité, une équipe de l’entreprise de génie civil Freyssinet a commencé ce jeudi matin à injecter du béton "dans le sol, sous les fondations", indique un communiqué de 13 habitat le bailleur socilal de l'immeuble. Il s'agit de "compenser d’éventuels vides créés par un retrait des argiles", un phénomène qui aurait été provoqué par "les fortes chaleurs et la sécheresse de ces dernières années."
"L'idée de l'injection est d'empêcher que le bâtiment s'enfonce davantage, puis de colmater les fissures à conditions que la structure de l'immeuble n'ait pas trop souffert", commente Jérome Delpert.
L'objectif est également de stabiliser le terrain pour éviter les dégâts causés par un effondrement non contrôlé. L'immeuble contient en effet de l'amiante qui pourrait alors se disperser en cas d'écroulement.
L'opération est-elle courante ?
La technique de consolidation envisagée est "innovante" , mais "nous n'avons pas l'assurance que ça marche", prévient toutefois Nabil Amzi, le bâtiment HLM pouvant s'écroûler à tout moment.
"Ce genre d'opérations est très rare", confirme Jérôme Delpert. "Le béton est injecté un peu à l'aveugle et il faudra réaliser plusieurs essais complémentaires pour vérifier que la consolidation est bien effective".
Une fois les vides comblés par le béton, les locataires pourront déménager leurs biens personnels, annonce 13 Habitat. Un désamiantage de l’immeuble sera effectué avant sa destruction par grignotage.
Comment détecte-t-on les risques d'éffondrement ?
Des capteurs de vibrations sont installés autour du bâtiment pour détecter tout risque d’effondrement imminent et suivre l’évolution de la fissure, indique également le bailleur qui précise que les canalisations de gaz ont été fermées et dégazées.
Dimanche dernier, 150 personnes avaient été évacuées en urgence de leurs logements. Elles sont actuellement logées dans des hôtels et des campings de Martigues.
Mercredi soir, 23 des 44 familles concernées avaient accepté les propositions de relogement. "Leur emménagement va être facilité par l’aide matérielle débloquée par la Ville, le CCAS et 13 Habitat : mobilier, électroménager et linge de première nécessité vont être attribués et livrés à chaque famille", indique 13 Habitat.