Clémence Calvin fait l'objet d'une enquête préliminaire, ouverte le 22 mars par un magistrat du pôle santé publique (PSP) du tribunal de grande instance de Marseille. Le Conseil d'Etat examine ce vendredi sa demande de faire annuler sa suspension afin de participer au marathon de Paris dimanche.
C'est un nouveau coup dur pour la marathonienne de Martigues, vice-championne d’Europe 2018. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire pour "infractions à la législation sur les produits dopants", a indiqué ce vendredi à le procureur de la République Xavier Tabareux.
Au-delà des procédures disciplinaires autour des contrôles, qui sont menées par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), la justice peut être saisie quand il existe des soupçons d'acquisition, détention ou fourniture de produits dopants, des faits qui peuvent valoir un procès pénal.
L'athlète espère toujours que le Conseil d'Etat va lever sa suspension ce vendredi, à deux jours du marathon de Paris, où elle compte réaliser les minima pour se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo-2020.
Un contrôle inopiné
Mais pour l'athlète de 28 ans, tout s'est arrêté le 27 mars à Marrakech. Elle est accusée de s'être, ce jour-là, soustraite à un contrôle antidopage mené par des agents de l'AFLD, partis spécialement au Maroc pour elle.Son mari et entraîneur, le coureur de demi-fond Samir Dahmani, se voit lui reprocher d'avoir fait obstruction aux trois contrôleurs assermentés.
La marathonienne de Martigues avait expliqué mercredi en conférence de presse que cette tentative de contrôle avait "tout sauf un contrôle. "C'était d'une grande violence (...) une incompréhension totale", a-t-elle tenté de justifier.
"J'étais dans la rue (…) des gens sont arrivés en courant sur moi par derrière, ils m'ont dit: "Police française, il est où Dahmani?" Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait".
L'athlète, qui était en famille avec son fils de deux ans à Marrakech, explique avoir été bousculée, avant que son mari s'interpose. "Je n'ai jamais vécu ça (…) c'est la première fois que je me faisais attaquer de la sorte et à aucun moment je n'aurais pu imaginer que c'était un contrôle".
Selon Clémence Calvin, les trois hommes qui l'ont interpellée, n'ont présenté "aucun document ou carte" permettant de les identifier officiellement.
"Il n'y a eu ni fuite, ni course", a encore précisé son avocat Me Péricard. Clémence Calvin indique être montée dans un taxi, tandis que les trois hommes sont partis dans une direction opposée.
Clémence Calvin, suspendue à titre provisoire
Clémence Calvin s'est vue notifier par l'Agence française de luttre contre le dopage (AFLD) une suspension à titre provisoire. Selon l'AFLD, la marathonienne s'est bien soustraite à un contrôle inopiné, mené par des préleveurs français, le 27 mars, au Maroc.Son compagnon et entraîneur Samir Dahmani a également été suspendu provisoirement, le temps de l'enquête, pour "obstruction à un contrôle antidopage", a confirmé Me Péricard.
Suite à l'incident, la Fédération française d'athlétisme (FFA) a décidé de renforcer les critères de sélection des lieux de stage des athlètes professionnels.
Clémence Calvin figure sur les listes de départ du marathon de Paris dimanche, où elle espère réaliser les minima pour les Jeux olympiques de Tokyo.