Deux hommes ont été tués ce mardi matin à bord d'une voiture dans les quartiers nord de Marseille. Ce double meurtre à la kalachnikov porte à 20 selon l'AFP - 17 selon la préfecture de Police- le nombre de morts dans des règlements de compte dans la cité phocéenne en 2013.
Les faits se sont produits vers 1 heure du matin dans le 13e arrondissement, dans le quartier de Frais-Vallon.
Les deux hommes ont été tués d'une rafale de kalachnikov, dans leur voiture, une Golf immatriculée dans les Bouches du Rhône, alors qu'ils s'apprêtaient à s'engager sur une voie rapide près du métro de Frais Vallon.
Les victimes ont été atteintes à la tête. Atteints de plusieurs projectiles tirés par un ou plusieurs tireurs, les deux hommes sont morts sur le coup dans leur voiture. Selon les premiers éléments connus, ils étaient cagoulés et armés.
Leur attirail, avec notamment la présence de deux armes automatiques à l'intérieur du véhicule, laisse penser qu'ils étaient prêts à passer à l'acte.
"La police a été avisée des faits par un automobiliste bloqué par le véhicule et qui n'a pas assisté à la scène",
a précisé le procureur adjoint de la République, Jean-Jacques Fagni. Le préfet de police Jean-Paul Bonnetain s'est également rendu sur place avec le directeur interrégional de la police judiciaire Christian Sainte. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Marseille.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a évoqué mardi matin sur RTL
"deux individus sans doute connus des services de police", "l'un d'entre eux étant peut-être impliqué dans des assassinats".
Selon une source proche de l'enquête, il s'agirait de Sébastien Abbas, activement recherché par la police judiciaire qui le suspectait de vouloir venger son frère, Djibril Abbas, un permissionnaire de 27 ans en cavale de la prison des Baumettes tué le 22 juin à la kalachnikov dans un quartier pavillonnaire (Bon-Secours) du nord. Il serait également impliqué dans plusieurs affaires criminelles, notamment dans le meurtre d'un jeune homme de 18 ans le 17 novembre à la sortie d'un café des quartiers Nord.
Guerre de chiffre
L'AFP décompte 20morts par rgèglements de compte dans la région marsiellaise en 2013 mais la préfecture de Police a tenu à préciser dans un communiqué la "notion de règlement de compte" et le décompte de victimes de ces faits sur Marseille cette année. Ainsi, de son point de vue, ces deux nouvelles victimes portent à dix-sept le nombre d’individus décédés dans le cadre de règlements de comptes sur l’ensemble du département au cours de l’année 2013, soit six morts de moins qu’en 2012, où l’on dénombrait 23 morts pour la même catégorie de faits.Selon la préfecture de police, il convient de combiner plusieurs critères :
La personnalité de la victime (malfaiteur connu des services de police et/ou supposé être impliqué dans un trafic ou des activités de banditisme),
Le mobile supposé de l’action criminelle (différend lié à un trafic de produits stupéfiants, à un partage de butin, à une vengeance ou à des luttes de territoire par exemple),
Le mode opératoire « professionnel » (guet-apens, préméditation, volonté de tuer, utilisation d’armes automatiques ou de calibres spécifiques, incendie postérieur des véhicules utilisés etc.).
Trois victimes abattues par balle dans le département des Bouches-du-Rhône depuis le début de l’année 2013 n’ont ainsi pas été considérées comme des faits de règlements de compte, en l’état actuel des investigations.
En 2013, la Police Judiciaire de Marseille a élucidé dix affaires de règlement de compte aboutissant à la mise en examen et à l’incarcération des auteurs présumés. Pour mémoire, sur l’ensemble de l’année 2012, six affaires de ce type avaient été résolues