Les deux rescapés d'un règlement de comptes, qui avait fait deux morts le 10 novembre à deux pas du Vieux-Port à Marseille, ont été remis en liberté vendredi et placés sous contrôle judiciaire.
L'un se trouvait au volant, l'autre était passager du véhicule pris en chasse dans le tunnel Prado Carénage de Marseille le 10 novembre dernier. Ils avaient survécu aux rafales de Kalachnikov tirées depuis une BMW qui avaient fait deux morts.
L'une des victimes était très connue des services de police et notamment mise en examen pour un assassinat commis en 2008. Les deux rescapés - l'un avait été légèrement blessé - avaient été mis en examen, le 13 novembre, pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un meurtre en bande organisée et détention non autorisée en bande organisée d'armes et de munitions.
Leur contrôle judiciaire leur interdit toute présence dans les Bouches-du-Rhône et leur fait obligation de résider à plusieurs centaines de kilomètres de Marseille.
Cet éloignement devrait permettre de prévenir des contacts avec le milieu du banditisme marseillais dans lequel ils évoluaient au moment des faits",
indique la juge d'instruction de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille dans son ordonnance de placement sous contrôle judiciaire.
"Après le cauchemar qu'il a connu, cette incarcération était vécue comme une double sanction, indique Me Chehid Selmi, défenseur du conducteur du véhicule. Son contrôle judiciaire qui l'éloigne de Marseille est une mesure d'apaisement". Selon Me Pascal Roubaud, avocat du passager légèrement blessé, "la décision est parfaitement logique au regard de l'absence d'implication de mon client dans les faits qui lui sont reprochés".
Ce règlement de comptes, l'un des plus violents et spectaculaires commis récemment à Marseille, a eu lieu deux semaines après un triple assassinat commis dans un hall de la cité des Lauriers (13e) à Marseille. Deux adolescents âgés de quinze ans et un homme d'une trentaine d'années avaient été tués. Les deux affaires pourraient avoir un lien, avait précisé le parquet.