La guerre des rythmes n'en finit pas à Marseille

Sept mois après la mise en place de la réforme des rythmes scolaires à Marseille, parents d'élèves et enseignants s'opposent toujours à la mairie qui a présenté un nouveau projet d'organisation des activités périscolaires. Pour la première fois, le recteur s'exprime.

La réforme des rythmes scolaires à Marseille, c'est un feuilleton qui dure et qui n'a rien de "Plus belle la vie". Chaque nouvel épisode apporte son lot d'inquiétudes et de colère. Dans le dernier en date, la mairie tente de faire passer, en force, son nouveau projet d'organisation des temps d'activités périscolaires (TAP) pour la prochaine rentrée.

TAP de 13h30 à 14h30

Précédemment dans "la réforme des ryhtmes scolaires à Marseille"... Le mois dernier, les conseils d'écoles ont été appelés à se prononcer sur la mise en place de ces activités pour septembre prochain. Ils ont dit "non" à la solution proposée par la mairie qui souhaite mettre en place les activités périscolaires, le mardi ou jeudi après midi, selon les arrondissements, en lieu et place du vendredi après-midi comme c'est le cas actuellement. Face à ce rejet, la mairie a décidé de faire revoter les 445 écoles de la ville. 
Dans ce courrier adressé aux conseils d'école, l'adjointe en charge de l'éducation, Danielle Casanova, détaille de nouvelles propositions qui seront soumises au recteur si les conseils d'école ne veulent pas revoter :   Cela revient à dire aux parents : soit vous acceptez les TAP les mardi ou jeudi ou alors vos enfants pratiqueront les activités périscolaires entre midi et deux et les journées de classe ne seront pas réduites puisqu'elles s'achèveront toujours à 16H30. C'est ce qui a conduit ce jeudi syndicats d'enseignants et associations de parents d'élèves à se retrouver sous les fenêtres de l'hôtel de ville. Christophe Doré, secrétaire départemental du SNUIPP ne décolère pas : 

Ce plan B de la mairie est totalement fumeux. C'est dévoyer l'esprit de la réforme Peillon. C'est aussi fait, il faut bien le comprendre pour pénaliser les enseignants, à qui la mairie n'hésite pas à dire "Vous avez mal voté, eh bien, vous allez être punis, et vos journées seront exactement les mêmes qu'avant la réforme et vous aurez en plus le mercredi matin".

 

Le recteur tranchera

La sortie de crise viendra sans doute du côté du rectorat. Le recteur de l'Académie d'Aix-Marseille, Bernard Beignier, a clairement indiqué que les propositions doivent rester dans le cadre de la loi. Et ce n'est pas le cas des dernières propositions de la mairie de Marseille : 

Ce n'est pas la priorité, c'est une proposition qu'a faite la mairie de Marseille en cas de rejet de son projet. Mais je n'ai pas dit que je reprendrai ce modèle, nous irons plus probablement vers du périscolaire normalement situé en fin de journée, après les cours". 

La mairie de Marseille sait à quoi s'en tenir. Son projet de TAP entre midi et deux ne passera pas. Peut-être le savait-elle d'ailleurs déjà avant même de le soumettre, si l'on en croit  les appels d'offre que la mairie a fait paraître dans la presse locale en mars pour recruter des animateurs en vue des nouvelles activités périscolaires du mardi et jeudi. 
De leur côté, les enseignants appellent à la grève le 13 avril. Suite au prochain épisode...