Les hôpitaux marseillais ont appelé vendredi au "calme" et à la "sérénité" autour de la situation de la petite Marwa, un bébé d'un an plongé dans le coma dont les parents niçois se battent pour qu'elle continue d'être soignée.
Les parents de Marwa, atteinte d'un virus foudroyant et gravissime, ont obtenu mi-novembre du tribunal administratif de Marseille, de façon provisoire, la poursuite des soins par les médecins de l'hôpital de la Timone, jusqu'à une contre-expertise sur son état de santé.
Virus foudroyant et rarissime
Selon les parents, les médecins avaient décidé d'arrêter le traitement thérapeutique et de débrancher l'appareil respiratoire qui maintient l'enfant en vie. L'équipe médicale juge son état de conscience "probablement fortement altéré" mais eux estiment que leur bébé se "bat pour sa survie" et interprètent ses mouvements comme une preuve qu'elle est consciente et les reconnaît. Ils ont posté mercredi sur Facebook une vidéo où Marwa a les yeux grand ouverts.
Dans ce contexte très difficile et éprouvant, les équipes médicales et soignantes aspirent à pouvoir continuer la prise en charge de tous leurs petits patients dans un climat de calme et de sérénité
Pour "préserver le secret médical", l'Assistance publique - hôpitaux de Marseille (AP-HM), a indiqué vendredi qu'elle ne divulguerait "aucun élément d'information sur l'état de santé de l'enfant". "Dans ce contexte très difficile et éprouvant, les équipes médicales et soignantes aspirent à pouvoir continuer la prise en charge de tous leurs petits patients dans un climat de calme et de sérénité", ajoute-elle. Les hôpitaux marseillais prient "toute personne souhaitant apporter son soutien à la famille de ne pas se présenter spontanément dans le service de réanimation pédiatrique afin de préserver la tranquillité de la famille, des autres familles de patients et de ne pas perturber le travail des équipes", ajoute le communiqué.
Sur Facebook, les parents, qui ont également lancé une pétition en ligne qui a réuni 112.000 soutiens, avaient remercié toutes "les personnes qui se sont déplacés à l'hôpital avec des petits cadeaux pour Marwa". Deux neurologues et un neuro-pédiatre doivent désormais, sous deux mois, examiner Marwa pour lever les "nombreuses incertitudes (qui) demeurent sur la pathologie initiale (...), sur les séquelles dont elle est atteinte, sur les examens pratiqués et sur son état actuel".
"indications divergentes"
Le juge, qui reproche à l'hôpital d'avoir donné des "indications divergentes" et motivé sur des documents de façon "très lacunaire" certaines décisions, leur a demandé de "se prononcer sur le caractère irréversible des lésions neurologiques (...), sur le pronostic clinique et sur l'intérêt ou non de continuer ou de mettre en oeuvre des thérapeutiques actives".