Sous la menace, ils voulaient imposer à la société Bouygues leur entreprise de gardiennage durant les travaux de la L2. Huit personnes comparaissent pour cette tentative d'extorsion devant le tribunal correctionnel de Marseille. Cette affaire est emblématique du racket dans le BTP.
Huit prévenus comparaissent depuis ce lundi matin à Marseille dans un dossier de racket d'entreprises du bâtiment. Un procès qui met à jour une forme de criminalité courante dans le secteur mais le plus souvent subie en silence. Ce procès concerne le BTP et le chantier de la L2, la rocade de Marseille. Les prévenus comparaissent devant le tribunal correctionnel, pour extorsion, au préjudice de Bouygues, soupçonnés d'avoir exigé des embauches, sans quoi le chantier ne pourrait pas continuer.
Le point avec Jean-François Giorgetti :
Troublantes coïncidences
L'affaire commence le 26 janvier 2015, à proximité de la cité Picon-Busserine, par l'incendie spectaculaire d'engins de chantier dont une foreuse sophistiquée de la société Bouygues Travaux Publics, une machine quasi-unique en Europe. Préjudice: deux millions d'euros. Troublante coïncidence, trois jours plus tard, le responsable de ce chantier de la L2 reçoit un devis de la société Télésurveillance Gardiennage Intervention (TGI) pour assurer la sécurité des lieux. Brisant le silence qui entoure ce type de délits, un ingénieur de Bouygues porte plainte.
Un procès symbolique
Pour le tribunal de Marseille, ce procès doit être une vitrine de la lutte contre le racket sur les chantiers. Le parquet en a fait l'une de ses priorités, et des policiers sont chargés de lutter contre ces pratiques, souvent tues, en regagnant la confiance des entrepreneurs.