Malgré la pluie, ils étaient près de 150 réunis pour honorer la mémoire d'Ibrahim Ali, jeune français d'origine comorienne tué le 21 février 1995 par des colleurs d'affiches du front national. Ce rassemblement a eu lieu aux 4 chemins des Aygalades, où il a perdu la vie vingt ans auparavant.
Des pancartes portant le nom d'Ibrahim Ali aux couleurs des panneaux signalétiques des rues dans les mains. C’est de cette façon que les amis, les membres d'associations mais aussi les anonymes sont venus se rassembler en mémoire de ce crime raciste. ils ont exprimé ainsi une nouvelle fois leur désir de voir cette rue porter le nom d'Ibrahim Ali. Une requête réitérée chaque année auprès de la municipalité mais qui reste sans réponse. Pourtant il y a 20 ans ce meurtre raciste avait ébranlé la France entière, de nombreuses marches anti-racistes avaient eu lieu dans toute la France.
Rappels des faits
Le drame avait eu lieu le 21 février 1995. Ibrahim Ali Abdallah, 17 ans, qui, après une répétition de son groupe de rap, courait en compagnie de camarades pour tenter d'attraper un bus, avait été tué d'une balle dans le dos tirée par un maçon d'une soixantaine d'années.Passage de témoin
Présent à ce rassemblement, Nassurdine Haidari, délégué Paca pour le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), regrette que les mouvements anti-racistes soient moins actifs, moins nombreux. Et souhaite sensibiliser la jeunesse sur l’importance de lutter et de se souvenir par de nombreuses actions organisées toute cette semaine dans Marseille en la mémoire d’Ibrahim Ali. Le souvenir passe également par la musique pour de nombreux membres du studio B-Vice, nommé ainsi en mémoire du groupe et de l’association dont faisait parti Ibrahim Ali. Soly MBaé, le directeur écrit un slam chaque année pour son ami parti trop tôt selon lui et le déclame devant la plaque hommage située aux 4 chemin des Aygalades.
Cet exutoire il le fait partager aux nombreux jeunes de moins de vingt ans qui viennent au studio et à qui il parle d’Ibrahim Ali.L’écriture m’aide à ne pas devenir fou, j’écris la souffrance de la sous-France. »
Un passage de témoin pour se souvenir et espérer
« plus jamais ça ».