Une carte de Marseille retrouvée dans l'appartement, des explosifs instables, tout laisse à penser que les deux hommes interpellés hier comptaient passer à l'acte à Marseille dans les tout prochains jours, assure une source proche de l'enquête.
"Il a fallu du temps pour les localiser", explique une source proche de l'enquête. Clément B. avait l'art de se dissimuler : cartes de paiement prépayées, changements de domicile, utilisation d'alias. Condamné en janvier 2015 pour utilisation de faux documents, il avait comparu à son procès sous une fausse identité.Ils ont très bien su masquer leurs déplacements et avaient coupé leurs téléphones portables à leur arrivée à Marseille
a rapporté cette source.
Ils ont déjoué les enquêteurs
Ils ont réussi à déjouer les enquêteurs pendant un moment alors que l'étau se resserrait sur eux après la découverte le 12 avril d'une vidéo d'allégeance ou de revendication à l'Etat islamique. Cette vidéo laissait supposer "l'imminence d'une action" violente, selon le procureur de la République, François Molins. Une action qui devait probablement avoir lieu à Marseille ou ses environs, même si aucune cible précise n'a été identifiée pour l'instant.
Déterminés et méfiants
Les deux hommes étaient fichés S, "aussi déterminés que méfiants", selon le procureur de la République de Paris. Un jeune converti déterminé et un délinquant multirécidiviste. Ils partagent la même cellule pendant quarante jours à la maison d'arrêt de Sequedin dans le Nord en 2015.Converti à 14 ans
En mars 2015, les proches de Clément B. signalent sa disparition inquiétante, ses velléités de départ en Syrie et sa pratique radicale de l'islam, auquel il s'est converti à 14 ans au contact de la communauté tchétchène à Nice.Clément B. introuvable, c'est Mahiedine M. qui apparaît à son tour dans le viseur des autorités. Le 7 décembre, il est absent de son domicile de Roubaix lors d'une perquisition administrative. A sa place, les enquêteurs trouvent un homme qui présente une fausse identité et s'avérera finalement être Clément B.
Une enveloppe avec un message manuscrit
La police ne peut notifier d'assignation à résidence à Mahiedine M, qui a quitté son domicile après la visite des autorités. Mais il donnera lui-même signe de vie aux policiers le 4 avril. Ce jour-là, le commissariat de Roubaix reçoit une enveloppe contenant un message manuscrit de Mahiedine M,Je vous donne ma carte d'identité et ma carte (bancaire) (...) Je vais bientôt me rendre on discutera (...), laissez moi tranquille, salut.
Cette démarche qui intrigue donne lieu le lendemain à l'ouverture d'une enquête préliminaire par la section antiterroriste du parquet de Paris, qui aboutira par l'interpellation des suspects 13 jours plus tard.