Le gérant de société off-shore installée à l'Ile Maurice et la responsable d'une entreprise implantée à Nice comparaissent devant le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir participé à l'entrée en Europe de faux médicaments fabriqués en Chine.
Un médicament sur 10 vendu dans le monde est contrefait. Le procès qui s'est ouvert ce lundi matin au tribunal correctionnel de Marseille illuste le plein essor de ce marché juteux de la contrefaçon.
Reportage de Jean-François Giorgetti et Sidonie Canetto :
Tromperie aggravée
Arnaud Bellavoine, 47 ans, gérant d’une société offshore sur l’île Maurice et Catherine Koubi, dirigeante de la société de courtage Keren SA à Nice, comparaissent pour tromperie aggravée. Au cours des quatre premiers mois de l'année 2007, ils auraient fait entrer sur le marché européen plus de quatre tonnes de médicaments contrefaits fabriqués en Chine.Les médicaments contrefaits mis en cause sont des "copies" du Plavix, un produit développé par Sanofi-Aventis, indiqué dans la prévention des risques cardio-vasculaires et du Zyprexa, fabriqué par l’américain Eli Lilly, utilisé contre la schizophrénie et les troubles bipolaires.
Sanofi partie civile
Ces faux médicaments étaient dépourvus de principe actif ou celui-ci était très sous-dosé quand il n'était pas carrément remplacé par du sucre. Autant dire que ces contrefaçons de médicaments habituellement indiqués pour des troubles cardiaques, la schizophrénie ou des troubles bipolaires étaient totalement inefficaces.L'affaire a éclatée en 2009 suite à une plainte de Sanofi Aventis, qui dénonçait un trafic international de médicaments contrefaits. Le laboratoire français et son homologue américain Eli Lilly se soient constitués partie civile dans ce procès.