L'ancien directeur général de l'Olympique de Marseille Antoine Veyrat a été mis en examen pour abus de biens sociaux, association de malfaiteurs, faux et usage de faux dans l'affaire des transferts présumés douteux du club marseillais.
La mise en examen d'Antoine Veyrat, directeur général de l'OM de 2008 à 2011, suit de 15 jours celle de Jean-Claude Dassier, président du club de 2009 à 2011, dans le cadre du même dossier.
Antoine Veyrat a été placé sous contrôle judiciaire. Il lui est notamment reproché des abus de biens sociaux en lien avec un certain nombre de transferts de joueurs du club, et aussi en lien avec le système de gestion des abonnements du club, cédé depuis 1990 aux groupes de supporters eux-mêmes, et qui est source d'un important manque à gagner financier pour l'OM.
Après les récents incidents lors d'OM-OL, le club marseillais a d'ailleurs annoncé son intention de réformer ce mode de commercialisation de ses abonnements.
La justice se penche sur 18 opérations de transfert
Outre cette question des abonnements, l'enquête menée aujourd'hui par le juge d'instruction marseillais Guillaume Cotelle porte notamment sur 18 opérations de transfert ou de prolongation de contrats de joueurs passés par l'OM, selon une source proche du dossier.Parmi ces opérations figureraient celles concernant Lucho, Mbia, Diawara, Abriel, Niang, Azpilicueta, Rool, Morientes, Kaboré, Rémy, Gignac, Cheyrou, Ben Arfa ou Heinze. La justice soupçonne des opérations surévaluées, qui auraient pu donner lieu à des commissions indues versées à des agents ou des intermédiaires, au préjudice de l'actionnaire du club, pour un montant de 55 millions d'euros, a expliqué cette même source.
La suite d'une enquête ouverte en 2011
A l'origine du dossier, une information judiciaire pour "extorsion de fonds, blanchiment et association de malfaiteurs", ouverte en juillet 2011. Les enquêteurs soupçonnaient à l'époque des extorsions au préjudice du club, sous la forme de versements indus de commissions au profit de membres du milieu à l'occasion de transferts importants.Des perquisitions avaient déjà eu lieu au siège de l'OM en janvier 2013, au cours desquelles des documents avaient été saisis. Les locaux marseillais de l'agent Jean-Luc Barresi avaient également été perquisitionnés. En novembre 2014, puis en janvier 2015, dse vagues de mises en garde à vue avait conduit dirigeants de l'OM, intermédiaires et agents de joueurs à s'expliquer devant les enquêteurs, notamment l'actuel président du club, Vincent Labrune, et ses prédécesseurs Jean-Claude Dassier et Pape Diouf.