Le pdg franchisé du Hard Rock Café de Marseille monte au créneau pour défendre son établissement, confrontré à des difficultés financières, onze mois après son ouverture. Un plan de sauvegarde est en cours mais Yves Plaindoux se dit confiant en l'avenir.
Yves Pleindoux est furibard. Le Hard Rock Café de Marseille, c’est son bébé. Sa fierté. "Une entreprise marseillaise dirigée par un Marseillais"». Et ce qu’il lit ou entend dans la presse ces derniers jours le met hors de lui. Oui, l’établissement a été placé en plan de sauvegarde le 10 septembre dernier mais ça ne veut pas dire la fin de l’aventure pour autant : "Il s’agit d’un problème conjoncturel qui ne remet pas en cause la viabilité et la pérennité de notre établissement" explique-t-il dans un communiqué. "Comme toute entreprise qui se lance, c’est difficile, plaide-t-il. Mais ça fait 4 ans que je me bats pour ce projet. On a un plan de relance, on a déjà restructuré. Il faut nous laisser du temps au lieu de nous dégommer."
Réservations et service rapide
Le Hard Rock Café qui a ouvert en grande pompe il y a 11 mois, place d’Estienne d’Orves n’a pas atteint ses objectifs. Des charges trop élevées et la caisse qui ne suit pas. Le pdg franchisé reconnaît qu’il a peut-être vu trop grand, cru au succès trop vite. "Le chiffre d’affaire est en retrait par rapport à nos espérances, mais on est le resto qui a fait le plus gros chiffre d’affaire en 2015, les 2-3 premiers mois, ça a été foudroyant, raconte-il, il fallait attendre une heure et demi pour avoir une table.." Le Hard Rock a peut-être été victime de son succès. Les clients qui n’aiment pas attendre s’en sont détournés. Yves Pleindoux a appris de ses erreurs et il croit encore au succès sur le long terme. Le patron se veut rassurant :"Tous les emplois seront préservés. Et nous assurons tous les services de restauration, bar, shopping et événements du Hard Rock Café en les améliorant.Un système de réservation ainsi été mis en place depuis le 1er juin. "Le seul en France". Il a d'aillleurs fallu convaincu les Américains, parce que c’est contraire au concept même des Hard Rock Café.Autre objectif : accélérer le service, surtout à la pause-déjeuner pour les gens qui travaillent dans le quartier. Pas facile quand on a 90 mètres entre la cuisine et la terrasse. "Nous allons prochainement tester une nouvelle offre : le service 45’ chrono à midi". L’entrepreneur rappelle qu’il est interdépendant du tourisme pour une partie de son activité or selon lui, rien n’est fait pour attirer les touristes dans le centre historique Marseille. Pas de parking gratuits comme dans les centres commerciaux, rien pour gérer les flux dans des «quartiers sclérosés"…"On est les seuls ouverts pour les touristes, un café-restaurant où tout le personnel parle anglais mais on ne peut pas lutter tout seul, les infrastructures ne sont pas adaptées pour accueillir les touristes. Quand un anglais arrive au Vieux Port, sous l’ombrière, il est perdu. Pas un panneau de signalisation en anglais."
Et le Ferry Boat en panne tout l’été ? Un sacré handicap pour les restaurateurs côté quai de Rive Neuve. "C'’est le seul moyen de traverser le Vieux Port, sinon il faut se taper 15 minutes à pied le soir pour regagner son hôtel."