Les premiers rapatriés de Chine ont quitté le centre de vacances de Carry-le-Rouet où ils étaient confinés depuis 14 jours ce vendredi matin, à bord de navettes.
Ils étaient arrivés par le premier vol en provenance de Chine le 31 janvier dernier. 181 rapatriés placés en quarantaine 14 jours à Carry-le-Rouet rentrent chez eux ce vendredi 14 février.
Départ pour Marseille et Marignane
A 7 h ce matin, certains ont embarqué à bord de navettes en direction de la gare Saint-Charles à Marseille. Deux voitures de la Croix-Rouge ont conduit des rapatriés à l'aéroport de Marignane.Oubliés les masques obligatoires, c'est souriants que ces premiers "libérés" ont quitté le centre Vacanciel, certains de ne pas être contaminés par le coronavirus.Un "certificat de non-contagiosité" leur a été délivré, a précisé le responsable de la Croix-Rouge sur le site, Marc Zyltman. La ministre de la Santé Agnès Buzyn est attendue sur place en milieu de journée.
Certains rapatriés ont donné rendez-vous à leurs proches sur le parking, juste en bas du centre de vacances.
"Je suis juste très content de sortir, a reconnu un homme à la descente du minibus sur le parking, un peu surpris par la présence de nombreux journalistes.
"Ça s'est très bien passé, a-t-il ajouté,ce n'était pas une prison même si on avait plein d'obligations sanitaires à respecter, comme les visites médicales. On n'était pas enfermés dans nos chambres avec des plateaux repas. La vie sociale s'est organisée de manière à ce qu'on vive le mieux possible."
"Maintenant, l'attention sur le virus ne doit plus se porter sur nous, on est des gens comme tout le monde".
On veut tous retourner à une vie nouvelle et revoir nos proches en étant sûr d'être en sécurité.
"C'était un temps de repos imposé, mais ce n'était pas des vacances nonc plus. C'est un soulagement de sortir par rapport à mes pobligations professionnelles", a encore déclaré l'ex-confiné.
Une cérémonie de départ
Jeudi soir, une "soirée d'adieu" a été organisée dans le centre de vacances. Les rapatriés ont chaleureusement remercié les équipes médicales et de la Sécurité civile ainsi que les membres du personnel du centre qui se sont occupés d'eux pendant 14 jours.
Au moment de partir, ils sont partagés entre soulagement et crainte d'un saut dans l'inconnu. Agathe Serres, une Française installée à Wuhan depuis trois ans et demi pour faire une thèse a été rapatriée en catastrophe "avec juste quelques vêtements".
Pour elle, cette sortie de quarantaine s'apparente à une vie à reconstruire sous le signe de l'incertitude.
"Il y a un petit peu d'angoisse de savoir comment ça va se passer", a confié la jeune femme, qui se retrouve aujourd'hui sans université. Pour l'heure, son premier objectif est rentrer chez ses parents.
Vincent Lemarié enseignait le français à Wuhan depuis six ans. Pendant la période de quarantaine à Carry, il a donné des cours de français à des rapatriés non francophones. Il ne sait pas s'il retournera en Chine. "Je veux bien rentrer mais pas dans les circonstances actuelles", dit-il.
44 rapatriés restent sur place
Ces 181 personnes sont en grande majorité des Français. Leur avion avait atterri le 31 janvier à l'aéroport militaire d'Istres.Les forces de l'ordre restent mobilisées devant le centre de Carry. 44 rapatriés restent confinés encore quelques jours dans la petite station balnéaire à une trentaine de kilomètres de Marseille.
Neuf d'entre eux arrivés le 2 février par le deuxième avion ne partiront que dimanche. Les 35 personnes arrivées le 9 février, via Londres, devront patienter jusqu'au 23 février.
En Chine, le dernier bilan s'établit à 1.380 morts et près de 64.000 cas de contamination. 121 nouveaux décès ont été recensés dans le pays sur les dernières 24 heures.
La ville de Wuhan, où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, et la province environnante du Hubei restent de facto coupées du monde depuis plus de trois semaines.