Avec 38 surveillants et deux détenus positifs à la Covid-19, le centre de détention de Salon-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône fait face à un foyer d'épidémie. La direction assure qu'un dépistage massif va avoir lieu. Les syndicats réclament plus de moyens de protection.
Ce vendredi, l'administration pénitentiaire a confirmé la présence d'un foyer épidémique au sein de la prison de Salon-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône, avec 38 surveillants et deux détenus testés positifs à la Covid-19 sur 574 détenus et 130 personnels.
"C'est la deuxième fois, que nous avons un foyer épidémique, le premier remonte au mois de décembre pendant les fêtes, on avait des cas positifs mais surtout des cas contacts", détaille un surveillant affilié au syndicat FO pénitentiaire.
Les surveillants constatent que "de nombreux détenus ont des symptômes s'apparentant à la Covid-19" mais ne se déclarent pas, "par peur de finir isolés ou des représailles d'autres détenus".
"On demande un dépistage massif et la mise à l'isolement de tous les cas positifs chez les détenus pour éviter un troisième cluster", insiste le syndicat FO.
"Une campagne de dépistage massif va être engagée, en collaboration avec l'Agence régionale de santé", auprès du personnel et des détenus, indique la direction régionale de l'administration pénitentiaire, assurant que "la continuité du service était assurée".
Les surveillants par la voix du syndicat FO, réclament de meilleurs moyens de protection, comme des masques FFP2.
"Pour le moment nous n'avons que des masques en tissus, qui ne sont pas assez renouvelés", indique le syndicat des surveillants.
Protocole sanitaire en question
Déjà le 5 mars dernier, le syndicat faisait part de dysfonctionnements au sein de l'établissement pénitentiaire.
"Jeudi 04 mars 2021, deux agents du centre de détention de Salon-de-Provence ont appris à leur prise de service qu’ils avaient été désignés pour procéder au transfèrement d’une personne détenue positive à la Covid-19 « variant anglais », de notre établissement en direction de l’hôpital Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale (UHSI) de Marseille, au motif que l’un des deux agents revenait de congés pour maladie pour avoir été atteints à la Covid-19", indique le syndicat.
Selon eux, avoir déjà contracté le virus "n'est pas une garantie d'être immunisé", ni un motif valable pour être désigné d'office pour effectuer certaines tâches.
"Force Ouvrière n'accepte pas ce genre de pratique et refuse que des agents ayant été atteints par le virus soient en plus stigmatisés par notre hiérarchie", indique le syndicat.
D'autres dysfonctionnements liés au protocole sanitaire ont été rapportés dans les autres prisons de la région comme aux Baumettes le mois dernier.