Environ un cinquième des quelque 11.500 stations-service recensées en France était encore en rupture partielle ou totale d'approvisionnement aujourd'hui. La situation reste tendue dans notre région Paca, malgré la reprise d'une de la raffinerie de Fos-sur-Mer.
Les automobilistes continuent a faire la queue pour remplir leurs réservoirs, selon les endroits. Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), un cinquième des 11.500 stations-service recensées en France était encore en rupture partielle ou totale d'approvisionnement aujourd'hui.
"Pas d'inquiétude à avoir"
Environ "20%" des stations-service du pays sont touchées en ricochet par les protestations menées contre le projet de loi travail, a indiqué le président de l'Ufip, Francis Duseux."Les automobilistes se sont précipités pour remplir leur réservoir : la consommation a été de trois à cinq fois supérieure à la demande normale. Mais comme ils ne consomment pas tout de suite ce carburant, le phénomène est en train de se tasser"
a-t-il poursuivi.
"Le mécanisme est en train de s'autoréguler. Pour le moment, il n'y a pas d'inquiétude à avoir", a-t-il ajouté.
Alors que la situation s'est améliorée dans l'Ouest et dans le Nord, "elle reste tendue en région PACA, mais elle ne s'aggrave pas",
a dit pour sa part le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, sur Europe 1.
Total a indiqué que dans son réseau de 2.200 stations, plus d'un tiers était en rupture totale (353 stations) ou partielle (431), tandis que 72 avaient été réquisitionnées par les autorités pour approvisionner les services prioritaires, d'après un point de la situation à 12H30.
La raffinerie de Fos-sur-Mer fonctionne
Selon l'Ufip, six raffineries sur les huit que compte la France étaient à l'arrêt ou tournaient au ralenti jeudi: les cinq raffineries de Total (Feyzin, Gonfreville-L'Orcher, Grandpuits, Donges, La Mède) et la raffinerie Petroineos à Lavera (partiellement sous maintenance) tandis que les deux sites d'Esso (ExxonMobil) à Port-Jérôme-Gravenchon et Fos-sur-Mer fonctionnaient normalement.Par ailleurs, un seul des neuf dépôts opérés par Total, sur une centaine en France, était bloqué jeudi, celui de Portes-lès-Valence (Drôme). Le groupe a mobilisé un millier de camions pour charger du carburant dans les dépôts accessibles, contre 900 mercredi et 350 en temps normal.
L'Etat a puisé dans ses stocks
Face à ces problèmes d'approvisionnement, l'Etat a déjà utilisé trois jours de stocks stratégiques de produits pétroliers sur les 115 disponibles.A la question de savoir si ces réserves étaient ponctionnées pour le quatrième jour consécutif jeudi, Alain Vidalies a répondu sur Europe 1: "non, pas du tout. On a pris trois jours depuis le début de la crise, et encore non pas parce qu'on manquait de stocks, mais parce que ça permettait d'accélérer la desserte des stations et donc on a autorisé à passer de 115 jours de réserves à 112 jours".
Des chargements sont effectués également auprès de raffineries frontalières, notamment en Belgique, pour approvisionner le nord de la France, par exemple, a expliqué l'Ufip.