45 députés viennent de signer une tribune dans le JDD pour demander au gouvernement de renoncer au déremboursement de l'homéopathie. Parmi eux, Eric Pauget, député des Alpes-Maritimes, et François-Michel Lambert, élu des Bouches-du-Rhône.
L'annonce est tombée le 9 juillet dernier : dès le 1er janvier 2020, les petits granules aujourd’hui remboursées à 30 % ne le seront plus qu’à 15 %, puis ce taux tombera à zéro en 2021. Agnès Buzyn, la ministre de la santé, s’est rangée à l’avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui avait conclu à l’"efficacité insuffisante" de ces produits.
Dès le lendemain, l'industrie de l'homéopathie montait au créneau. Le laboratoire français Boiron, leader mondial, qui effectue 60% de son chiffre d'affaire sur le marché français, dénonçait un "massacre organisé". Il a lancé une pétition en ligne contre cette décision de déremboursement, pétition qui à ce jour a recueilli plus d'un 1,2 millions de signatures.
Deux semaines ont passé, et ce sont aujourd'hui des députés qui prennent la plume pour demander au gouvernement de renoncer à sa décision. Emmenés par l'élu (Libertés et Territoires) du Morbihan Paul Molac, 45 d'entre eux ont signé une tribune dans le JDD du 21 juillet.
Deux députés de la région PACA font partie des signataires: Eric Pauget, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, et François-Michel Lambert, député Libertés et Territoires des Bouches-du-Rhône.
Je pense à cette maman qui a trouvé dans #homeopathie comment soulager les douleurs dans la bouche de son fils sous chimiothérapie https://t.co/v2MIdYvQre
— FM LAMBERT (@fm_lambert) 21 juillet 2019
Dans la circonscription d'Eric Pauget, à Sophia Antipolis, se situe l'un des centres régionaux du laboratoire Boiron. 30 personnes y travaillent, pour fournir en homéopathie 500 pharmacies de la région.
"L'homéopathie répond à un réel besoin médical" argumentent les 45 signataires de la tribune, parmi lesquels plusieurs membres du groupe LREM à l'Assemblée. "Elle contribue indéniablement à diminuer la consommation médicamenteuse et ainsi à combattre l’antibiorésistance, reconnue comme un problème majeur en termes de santé humaine et animale au niveau international".
"Il est difficile d'accepter l'idée selon laquelle cette pratique, qui a longtemps été reconnue par les autorités et la communauté médicale, exercée pendant plus de 200 ans par des médecins formés, et inscrite à la pharmacopée française en 1965 (recueil officiel national des médicaments), puisse soudainement être reléguée au rang de 'fake médecine'", pousuivent-ils.
Ces 45 signataires demandent au gouvernement de "maintenir le niveau de remboursement à 30% de cette méthode thérapeutique."