C'est l'heure des comptes pour les partis politiques à l'issue du premier tour des législatives. Même si beaucoup d'entre eux n'ont pu accèder au second tour rien n'est perdu. La loi du 11 mars sur le financement de la vie politique vient ainsi consoler les petits partis par des gains publics.
L'abondance des aspirants députés n'est pas un hasard : on ne le sait pas forcément, mais les résultats obtenus aux élections législatives conditionnent l'accès des partis politiques à un financement public. C'est l'un des enjeux pour les formations politiques : l'enjeu financier. Pour plusieurs d'entre-eux appelés communément "les petits candidats des petits partis" il s'agit avant tout d'engranger au moins 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions pour débloquer un financement.
Chaque voix rapporte en moyenne 1,42 euro par an
Vos suffrages rapportent 1,42 euros par an aux factions politiques. Il faut avoir obtenu au moins 1% des voix dans 50 circonscriptions et afficher une parité absolue selon la loi du 11 mars 1988 qui régit le financement de la vie politique pour espérer débloquer des fonds. Moins un parti présente de femmes, moins il percevra de dotations publiques. Le résultat des législatives c'est donc aussi le curseur qui va déterminer la plus grande part du montant de l'aide publique aux partis.
Un élu équivaut à 37 280 euros
Pour les candidats élus, l'aide public est de 37 280 euros par député soit plus d'un million d'euros par an quand un parti dépasse le nombre de 25 députés.
En 2016, le montant total de l’aide publique s’est élevé à 63,1 millions d’euros : 28,8 millions pour la première fraction et 34,3 millions pour la seconde. Les principaux bénéficiaires en étaient le PS (24,9 millions avec 398 élus), LR (18,6 millions avec 334 élus), le FN (5,1 millions avec 4 élus), le PCF (2,9 millions avec 26 élus) et Europe Ecologie-Les Verts (2,8 millions avec 19 élus). Certains risquent de devoir sérieusement revoir leurs budgets à la baisse dans les cinq ans à venir comme le PS ou Les Républicains.
A quoi sert l'argent ?
1° Une première fraction est destinée au financement des partis et groupements en fonction de leurs résultats aux élections à l'Assemblée nationale ;
2° Une seconde fraction spécifiquement destinée au financement des partis et groupements représentés au Parlement. (Sénat et Assemblée nationale)
Cette seconde fraction prévoit le versement de 42.228 euros annuels aux formations politiques pour chaque parlementaire s'en réclamant. Ce qui a permis à l'UMP et au PS, qui cumulent plus des deux tiers de l'Assemblée nationale et du Sénat de recueillir en leur nom respectivement 20 et 12 millions d'euros pour la seule année 2011.
Voici donc la face cachée des législatives où derrière les ambitions politiques et accords idéologiques se cachent une réalité et question bien réelle : comment faire vivre et diffuser ses idées dans l'espace publique pour une faction politique ? Encore une fois, c'est de la voix de l'electeur dont dépend le budget et la place plus ou moins grande, qu'on accorde à un parti.