Ex-SNCM : le repreneur annonce avoir finalisé le rachat des navires

L'avenir de l'ex-SNCM devenue Maritima Ferries a, de nouveau, été examiné jeudi par le tribunal de commerce de Marseille, trois mois après la reprise de la compagnie maritime par l'entrepreneur corse Patrick Rocca qui a annoncé la finalisation du rachat des navires et un projet de fusion.

"Les choses avancent. Aujourd'hui les actes de cession ont été signés, nous sommes propriétaire de la flotte. A partir de là, il faut requalifier la demande (...) de modification du capital", a déclaré Patrick Rocca à la sortie de l'audience qui avait été convoquée par les administrateurs judiciaires de la SNCM.

Le tribunal de commerce rendra sa décision le 25 février.

Les administrateurs judiciaires s'inquiétaient des capacités de financement de Patrick Rocca - à la tête d'une trentaine de sociétés insulaires dans le transport, l'immobilier ou les déchets - que l'on disait fragilisées.

Interrogé sur ce point, Patrick Rocca a affirmé laconique "(s'être) adapté", et selon l'avocat du CE, Guillaume Bordet, l'entrepreneur a obtenu le déblocage des fonds.

"M. Rocca a pris ses responsabilités, il a racheté l'entreprise et rassuré les salariés", a ajouté l'avocat du CE. Patrick Rocca a précisé que son projet d'entreprise devait être présenté le 23 février devant le CE. Il devra ensuite retourner devant le tribunal de commerce pour faire valider la modification de capital envisagée.

 'Tout est possible' 


Car le dossier a récemment pris une tournure rocambolesque, avec l'annonce d'un rapprochement entre les adversaires d'hier - Patrick Rocca et François Padrona, à la tête de Corsica Maritima.

L'opération prendrait la forme d'une absorption de Maritima Ferries (Rocca) par Corsica Maritima, pour former une entité qui prendrait le nom commercial de Corsica Linea.

Selon les termes de l'accord, la compagnie de M. Rocca céderait 100% de ses actions à Corsica Maritima. "La volonté c'est de se trouver un modèle qui va durer et qui va être rassurant pour tous les salariés, dans l'intérêt général de l'entreprise", avait assuré mercredi lors d'un comité d'entreprise Patrick Rocca.

Mais là encore, le tribunal de commerce devrait avoir son mot à dire, assurent des syndicalistes. Ce changement de capital "n'est pas conforme au jugement du tribunal de commerce du 20 novembre", estime le représentant de la CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul.

Selon lui, "tout est possible aujourd'hui": la liquidation, le redressement judiciaire, voire un nouvel appel d'offres, faisant craindre un nouveau plan social, pour une compagnie dont 900 salariés seulement sur environ 1.400 ont été repris par Patrick Rocca.

Enfin, un acteur déterminant est à la manoeuvre: la Collectivité territoriale de Corse (CTC), dirigée par les nationalistes depuis leur victoire historique lors des élections territoriales de décembre, a présenté fin janvier à Ajaccio un protocole d'accord sur la création d'ici à l'été d'une compagnie maritime insulaire, organisée "autour d'un partenariat public".

Dans la matinée, lors d'une autre audience, le tribunal de commerce de Marseille avait examiné un recours sur la légalité de Corsica Linea, une nouvelle liaison Corse-continent lancée par Corsica Maritima. Ce recours avait été déposé par le secrétaire du CE et les administrateurs judiciaires, s'appuyant sur une clause de non-concurrence signée par les candidats à la reprise de la SNCM.

Le tribunal rendra sa décision lundi 22 février.

Equipe : Alain Verdi, Alexandre Lepinay, Sophie Cambon-Cazal. Intervenants : Guillaume Bordet Avocat du CE MCM ; Patrick Rocca PDG MCM ; Maurice Lantoune Avocat de Corsica Maritima. ©France 3 Provence Alpes

 

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