Le FIDMarseille, l'édition 2017 ouvre demain 11 juillet au théâtre Sivlain

Cent-cinquantes cinéastes, artistes, producteurs ou comédiens sont attendus pour la 28ème édition du Festival international de cinéma de Marseille : un rendez-vous majeur pour faire état de la création contemporaine au cinéma à vivre du 11 au 17 juillet.

Pour sa 28ème édition, le FIDMarseille peut compter sur un public de cinéphiles avertis et non moins curieux. Cette année, les gourmands de séries B seront récompensés avec l'hommage qui sera rendu, en sa présence, à Roger Corman, une véritable légende à Hollywood.

Tournant avec trois fois rien et en un temps record des films "irrévérencieux et modestes, qui marient l'art et la fantaisie", Roger Corman s'est forgé une légende de défenseur d'un genre abandonné des "majors", celui de la série B auquel il offre une nouvelle jeunesse.

Réalisateur, producteur et distributeur d'un très grand nombre de films depuis les années 1950, on lui doit, rien moins que la découverte de Francis Ford Coppola, Martin Scorcese ou Jonathan Demme qui firent leurs premières armes avec lui.

Il nous a exploité autant que nous l'avons exploité

disent tous les cinéastes passés par la New World Pictures de Corman. Savoir débusquer les talents, leur offrir une vitrine en dépit des contraintes, est une qualité que lui reconnaissent bien des créateurs devenus grands, à l'instar de Quentin Tarentino qui voit en lui un vrai modèle lorsqu'il tourne "Boulevard de la mort".

Antoine Thirion, critique de cinéma présentera au FIDMarseille la rétrospective de Roger Corman, limitée ici à une 20aine de films réalisés ou produits pendant 2 décennies, de 50 à 70.

La Compétition

130 films ont cette année passé la barre de la sélection pour concourir en compétition internationale, nationale, pour le premier film ou encore pour le prix GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche) qui avait distingué en 2016 "Brother of the night" de Patric Chiha à la carrière fulgurante.
130 films donc, pour  alimenter aussi des écrans paralèlles aux thématiques très diverses. 

Ainsi, outre la rétrospective de Corman, nous pourrons découvrir une curiosité avec Kafka va au cinéma, conçue par le grand acteur allemand Hanns Zischler. Pendant de nombreuses années, au gré de ses périgrinations, il a écumé les archives et les cinémathèques afin d'y trouver la trace des films évoqués par Franz Kafka dans sa Correspondance et dans son Journal entre 1908 et 1913. 

L'écran Histoire de portraits hétéroclite par nature, propose de rassembler cette matière vivante à laquelle tous les cinéastes se sont confronté un jour, façonnée de parole et d'écoute, de regards portés et d'énigmes non résolues. 

Devenir complice sans aucune familiarité avec l’autre, le lointain, le distant, l’inconnu. Il s’agit, comme disait Nietzsche, d’exercices d’admiration.

dit Jean-Pierre Rehm, directeur du FIDMarseille.


Les Sentiers sera l'écran dédié au jeune public. Sans vouloir endosser une mission pédagogique, cet écran révèle par ses choix un enjeu majeur au regard d'une standardisation des images dont est nourrie la jeunesse. Comment alors former un regard libre et porteur de créativité ?
 

Ah, la musique ! proposé par Gilles Grand, compositeur pour des spectacles de danse et de théâtre, en France et à l'étranger, il accompagne les pratiques du son à l’École nationale supérieure des beaux arts de Lyon. En point d'orgue de cette programmation éclectique, on pourra voir le 16 juillet au théâtre Silvain, Stop Making Sense, où la simultanéité du film de Jonathan Demme avec le concert des Talking Heads retrouve cette gageure :

Cessons d'être sensés. 

Les Lieux

Marseille, ville-monde est l'écrin idéal pour un festival qui porte les mots et les images d'une humanité multiple. A l'instar de cette réalité framentée, le parcours du festival nous emmènera du Mucem et à la Villa Méditerranée face à la belle bleue, du théâtre Silvain dans l'Anse de la fausse-monnaie, au cinéma Le Miroir, au coeur du Panier ou vers ces lieux plus urbains du cinéma des Variétés ou du Vidéodrôme 2.

Une belle fête du cinéma à vivre au diapason d'une ville en mutation permanente - tellement vivante. Et pour se poser, se retrouver, poursuivre la tchatche autour d'un verre et d'une esthétique d'aujourd'hui, le FIDBack évidemment, point nodal du festival amarré sur l'esplanade du J4 !

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