Toujours aucun accord trouvé entre la métropole d'Aix-Marseille-Provence et les agents de propreté. Fer de lance des négociations : l'augmentation du temps de travail journaliers des éboueurs. Les syndicats CGT et FO appellent à la grève.
C'est une étincelle, qui a remis le feu aux poudres. Son nom ? La loi sur la réforme de la fonction publique. Elle prévoit l’alignement de tous les agents aux 35 heures hebdomadaires à partir du 1er janvier 2022.
Mais actuellement, les agents des services de propreté et de ramassage des déchets travaillent environ 1.486 heures par an, soit bien moins que les 1.607 heures annuelles requises par cette loi.
Avec cette réforme, ceux-ci devraient donc travailler en moyenne 2 heures de plus par jour. Conséquence : la fin du fini-parti, un aménagement qui permettait leur départ une fois la tournée achevée.
Suite à cette annonce, la CGT a appelé les agents à se mettre en grève jeudi 23 septembre et à stopper les ramassages.
Il y a une nouvelle grève des éboueurs à #Marseille depuis jeudi soir. Les agents demandent une réduction de 20 % de leur temps de travail. Conséquence directe : ça déborde, comme ici rue Edmond-Rostand, près de la préfecture des Bouches-du-Rhône. pic.twitter.com/xiooaIbV2g
— Quentin Guéroult (@qgueroult) September 25, 2021
- Pour Marseille et les autres territoires de la Métropole, des négociations prévues ce jour
Ce qui inquiète, c’est le préavis de grève déposé par FO pour ce lundi 27 septembre. Des négociations sont prévues ce jour, mais si elles n’aboutissent pas, de nombreux agents pourraient stopper leur travail dès ce soir 20h.
Le secrétaire général du syndicat Force ouvrière des agents territoriaux de Marseille, Patrick Rué, reste dubitatif sur une issue rapide des négociations.
"On part de tellement loin, on n’est pas très optimistes pour trouver un accord…"
Il comprend la difficulté du dossier et pour lui, c'est l'application de cette loi qui pose problème. Notamment concernant les différences de problématiques d'un territoire à l'autre.
"En centre ville il y a des problèmes de circulation", ce qui rallonge la durée des tournées. Il y a également certaines tournées qui sont "conteneurisé" et d'autres non. Pour celles-ci, "chaque sac doit être pris à la main ce qui est beaucoup plus fatigant".
Le syndicaliste ne se prononce qu'à demi-mot sur la suite : "On va sûrement avoir un départ de grève plutôt tranquille mais qui va aller en s’amplifiant". Il estime à 80% le taux des agents qui pourrait rejoindre le mouvement protestataire.
La Métropole d'Aix-Marseille Métropole a minoré cette augmentation en proposant un passage à 1530 heures annuelles. Une réduction de 5% afin de prendre en compte la pénibilité de certains postes. Pas suffisant pour convaincre Patrick Rué. "Ils réduisent le temps de travail de 5% si on a l’un ou l’autre des critères de pénibilités : horaires de nuit, travail le dimanche, … mais ce job, il les cumule tous !"
- Les grèves des poubelles à Marseille, une longue histoire
Depuis 2015, les habitants de la cité phocéenne ont connu au moins une grève par an (à l'exception de 2018). Un lourd historique car le fini-parti devait en théorie prendre fin dès 2014. Cet avantage, hérité de la municipalité Defferre dans les années 1970, était régulièrement dénoncé comme excessif par la chambre régionale des comptes.
L'objectif était de mettre fin au problème récurrent des déchets dans la cité phocéenne. Mais dans les faits, la situation ne semble s'être améliorée depuis. Rien qu'à Marseille, 500.000 tonnes de déchets sont produits chaque année.