Jean-Marie Barral, maire de Châteauroux-les-Alpes, et son fils ont été reconnus coupable de braconnage ce jeudi 6 juin par le tribunal correctionnel de Gap pour avoir chassé illégalement et des espèces protégées.
Maire de Châteauroux-les-Alpes, dans les Hautes-Alpes, Jean-Marie Barral et son fils Hervé Barral ont été reconnus coupables de braconnage ce jeudi 6 juin par le tribunal correctionnel de Gap. Ils ont été condamnés respectivement à six mois et un an de prison avec sursis, après la découverte au domicile familial de 386 pièces de gibiers congelées, dont deux bouquetins, une espèce protégée.
Détention illicite d'une espèce protégée
Jean-Marie Barral, 76 ans, maire de Châteauroux-les-Alpes, a notamment été condamné pour détention illicite d'une espèce protégée par le tribunal correctionnel de Gap qui a rendu son jugement jeudi. L'élu et son fils de 50 ans avaient été placés sous contrôle judiciaire en novembre dernier dans le cadre d'une enquête visant des faits de braconnage, dénoncés par des lettres anonymes et des rumeurs. Une surveillance déclenchée en 2020 par l'Office français de la biodiversité (OFB) avait permis d'observer début septembre, neuf jours avant l'ouverture officielle de la chasse, le fils du maire "sortir l'arme de son sac à dos avant de tirer à une vingtaine de mètres", dans une forêt près de la maison familiale.
Des peines moins lourdes que les réquisitions
Le 4 avril dernier, lors de la comparution, le ministère public avait requis des peines allant jusqu'à trois ans de prison avec sursis à l'encontre des deux accusés.
En plus de ces peines, des mesures complémentaires avaient été demandées, incluant la confiscation des armes, le retrait du permis de chasse, ainsi qu'une interdiction de solliciter un nouveau permis pendant plusieurs années.
Les charges portées contre le fils du maire comprennent des accusations de chasse en temps prohibé, de détention non autorisée d'arme, de transport et de détention illicite, ainsi que de destruction d'une espèce protégée. Quant au maire lui-même, il est accusé de complicité et de recel dans cette affaire.
Le maire écope, en plus des peines de prison avec sursis, du retrait du permis de chasse et interdiction de le repasser pendant trois ans, interdiction aussi de détenir des armes durant trois ans, ses armes ont donc été confisquées.
Son fils, écope également d'un retrait du permis de chasse avec interdiction de le repasser durant cinq années, interdiction de détenir une arme durant cinq ans, ses armes ont également été confisquées.
"386 pièces de gibiers dans le congélateur"
Une perquisition, menée lors de l’enquête au domicile de l'élu, avait permis de découvrir "386 pièces de gibiers dans le congélateur", dont le quart "provenait de braconnage", selon l'accusation. Parmi la viande saisie, celle de deux bouquetins, une espèce protégée, car menacée et dont la chasse est strictement interdite en France. À l'audience, l'avocat de la défense avait plaidé la relaxe en affirmant que le dossier se limitait à des "rumeurs". Face aux prévenus, qui se sont décrits à l'audience comme des "passionnés de chasse", quatre associations environnementales et le Parc national des Écrins s'étaient constituées parties civiles.