Le maire de Châteauroux-les-Alpes et son fils sont accusés de braconnage. Le tribunal correctionnel de Gap, après six heures d'audience, annonce le report du jugement au 6 juin prochain. Des peines allant jusqu'à trois ans de prison avec sursis sont requises à l'encontre des deux accusés.
Le jeudi 4 avril, le tribunal correctionnel de Gap a été le théâtre d'un procès hautement médiatisé mettant en cause le maire de Châteauroux-les-Alpes, Jean-Marie Barral, âgé de 76 ans, et son fils, 50 ans, pour des actes présumés de braconnage. Après une audience qui a duré plus de six heures, le tribunal a annoncé que le jugement serait reporté au 6 juin prochain. Le ministère public a requis des peines allant jusqu'à trois ans de prison avec sursis à l'encontre des deux accusés.
Destruction d'une espèce protégée
En plus de ces peines, des mesures complémentaires ont été demandées, incluant la confiscation des armes, le retrait du permis de chasse, ainsi qu'une interdiction de solliciter un nouveau permis pendant plusieurs années. Ces restrictions vont de 5 à 10 ans pour les deux accusés, selon la nature des infractions qui leur sont reprochées.
Les charges portées contre le fils du maire comprennent des accusations de chasse en temps prohibé, de détention non autorisée d'arme, de transport et de détention illicite, ainsi que de destruction d'une espèce protégée. Quant au maire lui-même, il est accusé de complicité et de recel dans cette affaire.
Face à ces accusations, les prévenus ont affirmé leur passion pour la chasse lors de leur procès. Toutefois, quatre associations environnementales ainsi que le Parc national des Écrins se sont constitués parties civiles, soulignant ainsi l'importance de la préservation de la biodiversité et la lutte contre le braconnage.
Des activités de braconnage
Les faits qui ont conduit à ce procès remontent à plusieurs années et ont été révélés suite à des lettres anonymes et des rumeurs. Une enquête menée par l'Office français de la biodiversité a permis d'observer des activités de braconnage, notamment une scène où le fils du maire a été vu tirant à une vingtaine de mètres dans une forêt, neuf jours avant l'ouverture officielle de la chasse.
Lors d'une perquisition effectuée au domicile du maire, les autorités ont découvert 386 pièces de gibier dans le congélateur, dont une partie provenait apparemment de braconnage. Parmi ces animaux figuraient deux bouquetins, une espèce protégée en France dont la chasse est strictement interdite.
Lors de l'audience, l'un des prévenus a tenté de justifier la présence des animaux en affirmant qu'ils avaient été retrouvés morts chez un voisin éleveur, victimes d'une électrocution. Cependant, ces arguments n'ont pas convaincu le ministère public ni les parties civiles.
L'avocat du maire a plaidé la relaxe, arguant que le dossier ne reposait que sur des rumeurs et des réputations. Cependant, la gravité des faits reprochés ainsi que les preuves accumulées semblent indiquer le contraire. Le verdict final sera rendu le 6 juin prochain, laissant ainsi le temps au tribunal de délibérer sur cette affaire qui a suscité un vif intérêt dans la région et au-delà.