Ils se sentent oubliés, voir rejetés et ont décidé d'associer leur ras-le-bol pour manifester vendredi à Gap. Une colère qui s'est traduite dans d'autres rassemblements qui ont eu lieu aux quatre coins des Hautes-Alpes.
Ils sont restaurateurs, saisonniers, commerçants, parents, retraités, hommes politiques (sans chasuble), "gilets jaunes"... Tous se sont donnés rendez-vous vendredi 20 novembre au matin sur la place de la cathédrale de Gap pour manifester leur mécontentement contre le confinement lié à l'épidémie de Covid-19.
Colère aux quatre coins des Hautes-Alpes
Les uns se sentent mis en marge de leurs professions, les autres souhaitent voir "leurs enfants respirer", d'autres s'inquiètent des règles drastiques du confinement...Dans le même temps, des rassemblements ont eu lieu à Embrun, Laragne et Briançon. Aux quatre coins des montagnes du département, la colère gronde. Et les mécontents se rejoignent sur les réseaux sociaux.
L'initiateur du rassemblement à Gap est Cédric Manzoni, propriétaire d'un restaurant, fermé depuis plusieurs semaines, en raison des directives nationales.
"J'avais envoyé un message sur FB pour dire notre ras-le-bol d'être des laissés pour compte, d'être pris pour des brebis galeuses, explique le restaurateur. En moins d'une demi-heure, j'avais déjà reçu 200 messages."
Le rassemblement de ce 20 novembre était leur première action.
"Il y a de plus en plus de cas de suicides, de dépressions, souffle-t-il. On peut réussir à cohabiter avec le covid, et travailler quand même. On l'a déjà prouvé."La situation n'est plus dramatique, mais catastrophique.
Même souhait de la part d'autres professions, comme celles de moniteur de ski, loueur de matériel de sports d'hiver... Toutes sont en attente de la décision du gouvernement d'ouvrir les stations de ski.
"Je ne vois pas en quoi le virus circulerait plus cet hiver que cet été."
"En période estivale, nous avons remis en route les remontées mécaniques pour les VTT, trottinettes de descente et mountains karts. Tout s'est bien passé et le protocole sanitaire (masques, gel et distanciation) a été bien respecté", explique Christelle Divry, travailleuse saisonnière.
Ces tâches supplémentaires, les employés des stations les ont appliquées "sans rechigner". Les moniteurs des écoles de ski étaient présents au rassemblement des mécontents ce matin. Tout autant que les loueurs de matériel.
Les personnels des stations de sports d'hiver et les emplois indirects représentent des milliers de personnes dans les Hautes-Alpes. Pour eux tous, la situation économique est préoccupante, voire dramatique.
Même si les stations de ski ont anticipé. Selon Christelle Divry, "elles ont tout de même signé leurs contrats aux saisonniers reconduits", c'est-à-dire qui travaillent habituellement avec elles.