Près de 200 d'agriculteurs se sont rassemblés ce vendredi matin devant la préfecture des Hautes-Alpes à Gap. Ils protestent contre le plan sécheresse prévu par la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un plan inadapté aux cours d'eau de montagne, selon les syndicats agricoles.
Ils sont venus de tous les coins du département, certains en tracteurs, pour jeter du foin, des déchets, du bois aux portes de la préfecture. Une action coup de poing, menée par l’ensemble des syndicats agricoles, FNSEA, Jeunes agriculteurs et Confédération Paysanne.
Tous protestent contre le plan sécheresse en cours de finalisation, prévu pour trois ans par la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Des mesures déconnectées du terrain.
Thomas Raso, maraîcher
Ce plan sécheresse serait déclenché lorsque le cours d’eau est bas, les agriculteurs devraient alors attendre 10 jours glissants pour pouvoir prélever l’eau.
Or, selon les syndicats, les cours d’eau de montagne fluctuent énormément. Pour Thomas Raso, maraîcher, référent eau au syndicat Confédération Paysanne, ce plan n’est pas adapté au terrain des Hautes-Alpes.
"On est venus dénoncer l’écart qu’il y a entre le monde agricole qui vit auprès des rivières, des sources et l’administration à Gap, qui prend des mesures complètement déconnectées du terrain", explique-t-il.
Le développement de l’agriculture repose sur l’irrigation. Adrien Gautier, éleveur, s’inquiète pour ses brebis. L’eau lui permet d’avoir de l’herbe pour ses bêtes : "ça met en péril l’autonomie de la ferme, donc tout ce qui est alimentation des brebis, donc ça veut dire achat de l’extérieur, puisque plus de nourriture pour les brebis."
A cela s’ajoute, des conditions de productions difficiles, le réchauffement climatique a engendré un hiver très sec. Puis, il y a les contraintes économiques, la guerre en Ukraine fait flamber les prix des carburants, essentiels pour les tracteurs et machines agricoles.
Un plan plus adapté aux besoins
Florian Pellerin, membre du syndicat Jeune Agriculteur 05 est inquiet : "dans le contexte actuel, on nous demande de produire, mais on continue dans cette période à nous contraindre, à serrer le bouleau, ce n’est pas possible."
Cette action intervient après la fin d’un cycle de négociations. Depuis le début de l’année, les agriculteurs discutent et font des réunions avec l'administration.
Les agriculteurs des Hautes-Alpes se sentent pénalisés et demandent un plan plus adapté à leurs besoins. Ce vendredi matin, une délégation a été finalement reçue par la préfecture à Gap. Selon les syndicats, les revendications majeures auraient été acceptées.