Ce mercredi, Médecins du Monde a demandé que "cesse la mise en danger des exilés en milieu montagnard", après une mission dans la zone montagneuse au-dessus de Briançon par où passent de nombreux migrants en provenance d'Italie.
Dans un communiqué publié ce mercredi 10 juillet, Médecins du Monde demande que "cesse la mise en danger des exilés". L'association explique avoir mis en place au mois de mai "une unité mobile" pour proposer une assistance sanitaire aux migrants rencontrés, dans un contexte de "durcissement des politiques migratoires et des contrôles aux frontières" qui "force les personnes exilées à prendre davantage de risques pendant la traversée de la frontière".
L'association rappelle notamment qu'un Togolais est mort d'hypothermie le 6 février au bord de la route descendant du col de Montgenèvre.
Médecins du Monde indique que 17 des 28 personnes prises en charge, à l'occasion des 15 sorties de l'unité, "présentaient au moins un symptôme clinique avec plainte", parmi lesquelles "10 nécessitaient une prise en charge médicale spécifique, dont 5 avec des signes visibles de détresse".
L'association humanitaire relate "des contrôles policiers systématiques, des vérifications d'identité et une amende sur le véhicule de mission".
Elle insiste sur le fait que "toute personne en errance en milieu montagnard, sans connaissance géographique ni technique du terrain et sans équipement adéquat, se trouve en danger et doit être secourue et mise à l'abri quelle que soit sa situation administrative", au nom des droits fondamentaux de l'être humain.
Dans le même communiqué, Médecins du Monde demande avec l'association "Tous Migrants" à ce que "cesse la mise en danger des exilés en milieu montagnard et que soient respectés par l'État, le droit à la santé et le devoir d'assistance à personne en danger".
Elles estiment qu'une "traque, qu'elle soit policière ou effectuée par des groupuscules suprémacistes, en milieu montagnard" est une mise en danger d'êtres humains.
Une allusion au procès qui s'ouvre jeudi à Gap. L'association Génération identitaire et ses dirigeants sont jugés pour leurs actions du printemps 2018, au cours desquelles ils s'étaient déployés dans la région pour une prétendue "mission de surveillance" des migrants.
Ils sont poursuivis pour avoir, par leurs vêtements bleu clair et leurs jargons, "tenté de créer dans l'esprit du public une confusion avec l'exercice d'une fonction publique".
"Tous migrants" aurait voulu voir retenues d'autres infractions, comme la mise en danger de la vie d'autrui, mais cela n'a pas été possible en droit.