Marjorie et ses deux enfants sont restés bloqués trois heures sur un télésiège en panne à Superdévoluy (Hautes-Alpes). Elle raconte cet après-midi rocambolesque en altitude, ponctué par une descente vertigineuse de 12 mètres en rappel.
Cela devait être une extraordinaire journée de ski pour Marjorie et sa famille à la veille de Noël. Elle avait d'ailleurs bien commencé. Du soleil, de la bonne neige, les plaisirs simples des vacances devaient se prolonger par un déjeuner à Superdévoluy après une matinée de ski à La Joue du Loup, l'autre station de ce très beau domaine des Hautes-Alpes.
"Il n'était même pas midi. Il y avait une longue file d'attente au téléski car le télésiège de La Festoure était fermé. Et puis il a finalement ouvert et nous l'avons pris, raconte Marjorie, qui habite à Saint-Mitre-les-Remparts. La maman skieuse s'assied sur le télésiège avec ses deux enfants Nathan, 12 ans et Milo, 7 ans. Sur ce siège 6 places, un autre papa et son fils sont également installés.
"Panique à bord"
"Et puis, le télésiège s'est arrêté. On pensait que ça allait durer 5 minutes et repartir comme d'habitude, mais ça ne repartait pas, poursuit Marjorie. Le temps passe, en mode Michel Blanc dans Les bronzés font du ski... "Une demi-heure, trois quarts d'heure, 1 heure... Il faisait beau mais on commençait à avoir froid avec le vent dans le dos. Et au bout de 2 heures, les pisteurs sont venus, siège par siège, nous informer que le télésiège ne pourrait pas repartir et qu'on allait tous être évacués en rappel. À partir de là, ça a été "panique à bord" !.
Moi j'ai peur et j'ai le vertige dès que le siège bouge un peu à l'arrêt, alors descendre en rappel ! On était quand même à 12 mètres au dessus du sol.
Marjorie, bloquée sur un télésiège à Superdévoluyà France 3 Paca
Siège par siège, skieur par skieur, l'évacuation se déroule, avec le plus de sérénité possible dans une telle situation. "Les secouristes ont grimpé sur un pylône, et sont venus vers notre siège accrochés au câble. Ils ont été très bien, ils faisaient tout pour dédramatiser. Il y avait une personne avec nous sur le siège et une personne en bas pour nous réceptionner."
Milo, 7 ans, est le premier à descendre, il a très peur mais une fois solidement arrimé, l'évacuation se déroule en quelques secondes. Sans doute une éternité pour le très jeune skieur. Dès qu'il retrouve son papa, tiré d'affaires un peu plus tôt depuis un autre siège, il est assailli par l'émotion. "C'est normal que tu aies peur," rassure son papa.
"On lui a dit qu'il avait été très courageux"
Nathan, 12 ans, descend à son tour. "Quand les deux enfants étaient en bas, j'ai pu montrer ma peur, reconnaît Marjorie, les jambes tremblotantes à son arrivée sur la terre ferme. Plus d'angoisse que de mal dans cet incident parfaitement géré par les secours au cours duquel 240 personnes, toutes indemnes, ont été sauvées.
Il a encore fallu encore rejoindre la station à skis. "On a subi la descente, raconte Marjorie, surtout le plus petit de nos fils. Il a vraiment eu très peur, il était au bord du malaise. Il était 15h, il n'avait rien dans le ventre depuis le matin. On lui a dit qu'il avait été très courageux."
Une bonne raclette roborative a regonflé les estomacs et les cœurs pour le réveillon de Noël. Et, ce mercredi 25 décembre, Marjorie et les siens sont repartis sur les pistes. Avec de beaux souvenirs insolites à raconter au retour de vacances...