Le voyage aura duré plus d'un an : l'avion Solar Impulse 2 a effectué avec succès un tour du monde sans précédent, avec l'énergie solaire comme unique carburant, un défi technologique autant qu'humain. Une prouesse technique à laquelle le centre de contrôle de Monaco a largement contribuée.
L'avion s'est posé sans encombre à 04H05 (00H05 GMT) à l'aéroport Al-Batten, près d'Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, d'où il était parti le 9 mars 2015 pour un périple de 23 jours de vol effectifs et de 43.041 km à travers quatre continents, effectué sans une goutte de carburant.
Piloté par le Suisse Bertrand Piccard, l'appareil, parti dimanche du Caire, a parcouru 2.763 km en plus de 48 heures pour cette 17e et dernière étape de son périple, destiné à promouvoir les énergies renouvelables.
BREAKING: it’s a first in the history of #energy, @solarimpulse is only the beginning, #futureisclean pic.twitter.com/sRjD59Gi2x
— Bertrand PICCARD (@bertrandpiccard) 26 juillet 2016
"L'avenir est propre", a lancé M. Piccard sous les applaudissements. Il a aussitôt été rejoint par son compatriote André Borschberg, avec lequel il s'est relayé aux commandes du monoplace tout au long du périple.
La science fiction devenue réalité
"C'est tellement passionnant" de voler à bord d'un avion qui ne fait "pas de bruit" et ne créé "pas de pollution", a déclaré M. Piccard aux journalistes.My biggest achievement is inspiring others to take part in the #futureisclean dream. Now let's take it further! pic.twitter.com/X6TGGIrC8L
— Bertrand PICCARD (@bertrandpiccard) 26 juillet 2016
Un défi technologique, et Monaco au contrôle
Pesant une tonne et demie mais aussi large qu'un Boeing 747, le SI2 a volé à une vitesse moyenne d'environ 80 km/h grâce à des batteries qui emmagasinent l'énergie solaire captée par quelque 17.000 cellules photovoltaïques sur ses ailes.La principauté de Monaco avait mis à disposition le centre de contrôle, à côté de l'hôtel Fairmont.
Il a supervisé les 17 vols, sur les 43 041 kilomètres parcourus. Le prince Albert a fait le déplacement à Abou Dhabi, pour féliciter le pilote. Lors d'une conférence de presse, il a salué un "jour historique". "Ce n'est pas la fin d'un périple mais juste le début" d'une nouvelle ère, a-t-il dit.
Célébration familiale pour Solar Impulse 2 à Monaco https://t.co/QGan8IXkQq pic.twitter.com/8SQtacsx8i
— Le Figaro (@Le_Figaro) 26 juillet 2016
17 étapes
Parti d'Abou Dhabi, l'avion s'est posé successivement à Mascate (Oman), Ahmedabad et Varanasi (Inde), Mandalay (Birmanie), Chongqing et Nanjing (Chine), puis Nagoya (Japon) et Hawaï (Etats-Unis), où il avait fait une escale technique imprévue de plusieurs mois, avant d'atteindre et de traverser l'Amérique du Nord, s'arrêtant à San Francisco, Phoenix, Tulsa, Dayton, Lehigh Valley et New York.Puis il a traversé l'Atlantique sans escale pour se poser le 23 juin à Séville, dans le sud de l'Espagne, d'où il a rallié le 13 juillet Le Caire.
Bertrand Piccard a effectué la première traversée de l'Atlantique (6.765 kilomètres). André Borschberg est entré dans la légende en pilotant l'appareil pour son étape au-dessus du Pacifique, soit 8.924 kilomètres en un peu moins de 5 jours et 5 nuits (du 28 juin 2015 au 3 juillet 2015), le plus long vol en solitaire jamais réalisé.
Un exploit humain
Les deux Suisses ont piloté à tour de rôle dans un cockpit de 3,8 m2 sans air conditionné ni chauffage, mais équipé de bouteilles d'oxygène pour permettre aux pilotes de respirer et d'un coin toilettes.La cabine est recouverte d'une mousse isolante pour atténuer les températures extrêmes en vol, entre +40 et -40 degrés Celsius.
" Très bientôt, il y aura des passagers sur des avions électriques qui seront rechargés sur le sol ", a-t-il pronostiqué, estimant toutefois qu'il faudra attendre avant d'en voir sur des avions solaires.
Avec l'AFP.