Craignant une très forte fréquentation touristique cet été, à l'image de ce qui s'est passé en 2020, la municipalité de Marseille "soucieuse de respecter les conditions sanitaires " appelle à réduire la promotion de la ville et affiche son désaccord avec l'office de tourisme de la métropole.
Il faut amplifier les moyens dévolus à l'accueil des touristes et réduire ceux dévolus à la promotion de la ville
A déclaré Laurent Lhardit, adjoint au Maire en charge du dynamisme économique, de l'emploi et du tourisme durable de la ville de Marseille. Un adjoint qui a, par ailleurs, regretté que l'Office Métropolitain du Tourisme ait prévu de dédier plus d'un million d'euros à des opérations de publicité ou pour des salons afin de vendre la destination marseillaise.
Ne pas reproduire la même situation qu'en été 2020
Pour la nouvelle municipalité, dirigée depuis juin dernier par le Printemps Marseillais, regroupant une large alliance de gauche, des écologistes et de mouvements citoyens, la priorité devrait être mise sur l'accueil et l'information des touristes. "Il ne s'agit pas de limiter l'accès à Marseille" a expliqué Laurent Lhardit mais de "diversifier les lieux d'accueil".
La Municipalité, en accord avec le contexte sanitaire actuel, propose notamment à L'office Métropolitain de déployés des agents chargés d'orienter les touristes aux côtés des personnels municipaux, estimant à une centaine le nombre d'agents qu'il faudrait recruter et former.
La mairie souhaite prendre les devants car elle s'attend à une fréquentation équivalente voire supérieure à celle de l'été 2020, quand Marseille avait largement bénéficié d'un tourisme franco-français en raison de l'épidémie de Covid-19. L'an dernier, lors d'un bilan d'étape effectué vers la fin du mois d'août 2020 voilà ce que déclarait Laurent Lhardi a nos confrères de La Provence " du 1er au 15 août en global sur l'ensemble de l'hôtellerie, on est sur un taux d'occupation à Marseille de 91%, soit une évolution de 4,3 points par rapport à 2019". En 2019 la clientèle française a représenté 80% des visiteurs contre 50% dans les années ayant précédé le coronavirus.
Pour la saison 2021, la Municipalité espère détourner les visiteurs des Calanques et de la "Bonne Mère", des points chauds qu'ils faudraient tiédir a expliqué Laurent Lhardi.
Face à la surfréquentation, le parc national des calanques a d'ailleurs déja entamé au cours de l'année une politique de "démarketing" afin d'encourager les visiteurs à aller voir d'autres espaces naturels proches.
Dans le courant du mois de mai la ville va présenter un projet baptisé "l'été marseillais" qui détaillera des mesures destinées à gérer cet afflux saisonnier. Si depuis le 1er janvier l'Office Métropolitain du Tourisme est géré par la métropole Aix-Marseille-Provence et non plus par la ville "c'est bien la ville qui reste l'autorité organisatrice de la saison touristique à Marseille" a insisté l'élu.
La réaction de l'OMT
De son côté, l'Office Métropolitain du Tourisme a souhaité répondre à ces critiques par la voix de son président Marc Thepot. Il a défendu la politique de l'Office en expliquant que" la stratégie visait seulement à promouvoir la destination Marseille sur les ailes de saisons et notamment sur le mois de septembre" Il a également indiqué que :
Face à ce problème de la surfréquentation des mois de juillet et d'août, l'Office a développé des parcours touristiques alternatifs dans le ville, pour éviter les sempiternels sites de Notre-Dame de la Garde et des Goudes, quartier de Marseille à l'entrée des Calanques
Il a enfin déploré que " les six élus du Printemps Marseillais mènent une politique de la chaise vide " au conseil de l'Office Métropolitain