"La Belle", une belle au bois dormant revisitée par Jean-Christophe Maillot et mise en scène par le Niçois Ernest-Pignon Ernest.
Jean-Christophe Maillot a privilégié une lecture psychanalytique à la fois esthétique et féroce de ce conte célèbre en prise directe avec notre enfance, nos angoisses et nos désirs. Les péripéties de la Belle renvoient à des rituels auxquels une femme est confrontée pendant sa vie. Perrault l’avait remarquablement mis en lumière et le chorégraphe s’est attaché à décaper la croûte de sucre sous laquelle Disney l’a ensuite recouverte.
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On découvre ainsi la seconde partie du conte de Perrault, souvent méconnue, où le réveil de la Belle et son mariage avec le Prince ne signifient pas la fin de l’histoire. Cette deuxième partie est sombre et terrifiante : La Princesse, devenue reine, et ses enfants sont menacés par sa belle-mère, l’Ogresse Carabosse.
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Carabosse, symboliquement l’expression du mal, est l’un des personnages les plus emblématiques du répertoire de Jean-Christophe Maillot. Il regroupe à lui seul l’effroi contenu dans cette histoire.
Carabosse fonctionne comme un aimant qui attirerait à lui toutes nos peurs et nos tabous. J’ai créé un être androgyne, ambigu, qui n’offre pas une lecture simple et qui est un partenaire potentiel pour la Belle. Même s’il représente le mal, le mal est toujours difficile à identifier. Mes ballets refusent toujours le manichéisme.
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Chorégraphie : Jean-Christophe MaillotMusique : Piotr Ilitch Tchaïkovski
Scénographie : Ernest Pignon-Ernest
Costumes : Philippe Guillotel (création), Jérôme Kaplan (nouvelle production 2016)
Lumières : Dominique Drillot
Durée : 1h50
Avec la participation de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Nicolas Brochot
Production Les Ballets de Monte-Carlo 2016