Un Belge soupçonné d'avoir obtenu un statut fictif de résident à Monaco en soudoyant des policiers monégasques a été inculpé de "corruption active 'agents publics étrangers", a indiqué ce mardi le parquet fédéral belge.
L'octogénaire, dont le nom n'a pas été rendu public, est poursuivi pour avoir mis en place un système ayant permis également à ses proches d'obtenir le statut de résidents à Monaco pouvant permettre de ne pas payer d'impôts.
Six personnes avaient été interpellées ce lundi en Belgique à l'issue de neuf perquisitions, sur la base d'une dénonciation officielle des autorités judiciaires monégasques. Elles ont été "remises en liberté après audition circonstanciée", a expliqué dans un communiqué le parquet fédéral.
Mais le juge d'instruction bruxellois chargé du dossier a "inculpé le nommé Pierre S., né en 1930, du chef de corruption active d'agents publics étrangers", selon la même source.
Le point sur l'affaire ce mardi soir :
L'octogénaire a été "remis en liberté moyennant le respect de strictes conditions", ajoute le parquet, qui précise par ailleurs que "de très importantes sommes d'argent liquide ont été trouvées et placées sous scellés" dans le cadre de ce dossier. "Il sera procédé dans les plus brefs délais à un comptage automatisé de celles-ci", poursuit le parquet, qui se refuse à donner plus de détails.
Délivrance de titres de résidence fictifs
L'enquête a démarré à Monaco le 3 octobre à la suite d'une affaire distincte. "Il est rapidement apparu qu'un ancien fonctionnaire de la police
de la Sûreté Publique, en retraite depuis quelques années, avait passé des arrangements avec une douzaine de membres liés à une même famille belge, tous titulaires de cartes de résident à Monaco", avait précisé lundi le parquet monégasque.
Ce policier en retraite, sans doute aidé par deux autres policiers selon le parquet, "aurait favorisé la délivrance de titres de résidence fictifs à ces personnes moyennant une rémunération annuelle convenue", leur permettant de conserver le statut de résident de la Principauté tout en résidant en Belgique.
Officiellement locataires d'appartements, ces personnes sous-louaient leurs logements de façon occulte avec l'aide d'une agence immobilière de la place, ce qui laissait croire à une occupation régulière des lieux, selon le parquet monégasque.
La pression fiscale en Belgique est l'une des plus élevées d'Europe. En revanche, "les personnes physiques résidant à Monaco (en dehors des
personnes de nationalité française) ne sont soumises en Principauté à aucun impôt sur le revenu, sur les plus-values ou sur le capital", indique le site officiel de l'Etat monégasque.
- Avec AFP-