Paca : les manuels scolaires remplacés par des tablettes numériques au lycée

A la rentrée prochaine, des lycées volontaires de la région échangeront leurs manuels scolaires contre des tablettes. Ce changement inquiète le syndicat national des enseignements de second degré. Du côté des librairies, cette révolution numérique a été anticipée.

A la rentrée prochaine, fini le papier des manuels scolaires dans certains des 183 lycées de la région. Les élèves des établissements volontaires utiliseront des tablettes numériques dès le mois de septembre. Ce changement inquiète le syndicat national des enseignements de second degré et la fédération des conseils de parents d'élèves.

Le 15 mars, les élus régionaux ont voté le remplacement des livres par des manuels numériques dans les lycées volontaires. Coût de l'opération : 79,1 millions d'euros sur 4 ans dont 22 millions pour l'année scolaire 2019-2020, "rien que pour l'achat des tablettes et des licences", indique Michel Vincent, représentant de la fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), président de la commission lycées au conseil économique, social et environnemental régional. "Aujourd'hui la majorité des lycées consultés sont partants".

Le lycée de Provence choisit les tablettes

A Marseille, le Lycée de Provence, après le travail d'un conseil pédagogique au sein de l'établissement, a fait le choix de remplacer les livres par des manuels numériques.

"Les élèves et les professeurs utilisent moins les livres, plus la documentation via internet. Ce changement permettra également de réduire le nombre de photocopies. Et comme les tablettes et les licences seront offertes par la région, nous ferons prêts de 10 000 euros d'économies à investir dans d'autres domaines", explique Marie-Pierre Chabartier, cheffe de l'établissement.

A Nice, dès la rentrée, les 700 élèves de 2nd et 1ère du lycée Guillaume Apollinaire disposeront de leurs tablettes et de leurs manuels scolaires numériques. 

"Il faut avancer avec son temps. Cela va diminuer le poids des cartables et les mises à jour des manuels seront plus rapides", indique Véronique Marino, proviseur du lycée Apollinaire.
 
Le 7 février sur twitter, Michel Vincent se questionnait sur le "passage aux ouvrages numériques", notamment l'impact sur "la réussite scolaire". Aujourd'hui, le représentant de la FCPE s'inquiète toujours et se pose de nombreuses questions malgré la concertation engagée depuis 18 mois avec les conseils d'administration des lycées.

"Les parents d'élèves ne sont pas forcément contre ce passage au numérique sachant que la région s'est engagée à ce que cela ne coûte rien aux familles. Mais concernant les modalités pratiques comme l'assurance, l'entretien, le rechargement, nous n'avons actuellement aucune information et la rentrée approche".

Des avantages du passage au numérique

L'inquiétude est également présente du côté du syndicat national des enseignements de second degré (SNES) notamment en termes de pratiques.

"Nous devons nous assurer de la garantie opérationnelle du dispositif. Si la tablette ne fonctionne pas, cela empêche les enseignants de faire leur travail dans les meilleures conditions. Et elle n'est pas encore devenue centrale dans les pratiques. Surtout une tablette, c'est fragile. Ca n'a pas été pensé pour le cartable d'un lycéen", explique Caroline Chevé, secrétaire académique adjointe du SNES.

Mais pour les syndicats d'enseignants et de parents d'élèves, cette révolution numérique possède aussi des avantages.

"Nous pourrons changer chaque année de manuels numériques sans changer de tablettes. Les cartables seront moins lourds. Les élèves ne pourront normalement pas s'évader hors du manuel scolaire pendant le cours grâce aux restrictions identiques à celles des réseaux informatiques scolaires. Et la majorité des enseignants sont intéressés par l'usage de ce nouveau matériel", affirme Caroline Chevé.

En revanche, d'après Michel Vincent, les tablettes vont "coûter chers en fonctionnement. Reprendre les nouvelles licences coûtera entre 60 et 80 euros par an et par tablette. C'est plus onéreux que de changer chaque année les manuels papier". 
 

Le numérique, quel impact pour les libraires ?

Chez les libraires, le passage au numérique n'aurait que "peu d'impact". "Nous avons pris les devants en octobre dernier. Nous travaillons actuellement avec 5 lycées mais cela devrait se réduire. De toute façon, les manuels scolaires ne nous permettent pas de faire de gros bénéfices ", selon Frédéric Piétri, gérant de la librairie Prado Paradis à Marseille.

A Antibes, la librairie Masséna fournit actuellement à certains lycées des manuels scolaires des travaux pratiques en sciences physiques, mathématiques ou en anglais.

L'établissement va "subir le changement", selon Jérôme Dugast, gérant de la librairie Masséna. "Ce n'est pas une décision qui nous appartient. Cela va impacter notre rentrée mais nous trouverons d'autres moyens pour renflouer les caisses sur le mois de septembre 2019". 
 
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