Peut-être avez-vous déjà vu des parapentistes voler dans le ciel de la Côte d'Azur, mais la plupart d'eux sont encore interdits de vol. Les règles sanitaires appliquées sur la terre ferme sont les mêmes dans le ciel. On fait le point.
Pour les amateurs de liberté, il est difficile de rester au sol, comme si leurs ailes étaient désormais coupées. Ainsi, pendant le confinement, quelques parapentistes ont été accidentés lors d'un vol pourtant interdit ; cela a nécessité l’intervention des secours, comme à Montpellier et Millau. Pourtant la sécurité est la pierre angulaire de leur activité, si les dispositions à appliquer ne leur permettent pas de réaliser un vol dans de bonnes conditions, ils doivent renoncer à le réaliser.
Dans ce cadre, trois Maralpins, dont le champion du monde Honorin Hamard, se sont donné rendez-vous ce jeudi au Bar-sur-Loup pour "renouer avec la liberté" après 8 semaines de confinement. Ils précisent qu'ils respecteront les consignes sanitaires.
Le baptême interdit
La principale activité de Christian Vidal est d'organiser des vols en biplace en bord de mer, au Cap Martin, et à la montagne, à la Colmiane. Avec ses moniteurs, il réalise 500 sorties par an. En baptême ou pour le plaisir, le principe du biplace est un vol où moniteur et passager se retrouvent réunis dans une nacelle. La distanciation ne peut être respectée, et d'autres aménagements comme le masque ou la visière ne sont pas encore validés. Ni par le gouvernement, ni par la Fédération de Vol Libre. Alors pour l'instant, il reste au sol.« Pendant la crise sanitaire, les mesures sanitaires sont les mêmes sur terre et dans le ciel »
Il y a aussi le problème des navettes très souvent utilisées pour conduire les clients près de la piste. Elles font généralement 9 places, la capacité devrait être réduite à 6 personnes, occasionnant plus de rotations.
Les écoles restent fermées également. Elles rencontrent le même problème de transport, même si la distanciation semble plus facile à respecter, l'élève volant seul. Il reste les cours théoriques.
Ce professionnel espère que les nouvelles déclarations du gouvernement, le 3 juin prochain, vont permettre d'élaborer des procédures rendant possibles les vols en biplace. Car pour l'instant, c'est le flou.
La désinfection inquiète les professionnels
Dans un premier temps, la désinfection du matériel sera probablement obligatoire. Mais celui des parapentistes demande une attention très particulière, avec le maximum de sécurité. La désinfection pourrait dégrader ce matériel.Les professionnels se sont déjà tournés vers les constructeurs. Quels produits utiliser pour ne pas endommager l'ensemble du matériel ? Pour l'instant, aucune réponse. Personne ne s'est jamais trouvé dans cette situation.
Déconfinement, masques, clients moins nombreux
De son côté, la Fédération Française de Vol Libre réfléchit aux dispositifs possibles afin de préparer le plus rapidement possible son "déconfinement".Tous les centres ne pourront pas garder la cadence habituelle et dans le même temps appliquer les mesures sanitaires. Il faudra donc limiter le nombre de clients par jour.Pour les vols biplace, la fédération limitera les contacts, le rendez-vous se fera directement sur le lieu de décollage. Le port du masque sera obligatoire. Le port de la visière est à l'étude.
Les accompagnants eux en revanche pourront attendre à l’atterrissage ou rester dans les chemins d’accès proches du décollage mais ne pourront pas accéder au décollage. Seul le passager devra venir se présenter auprès du moniteur. Les accompagnants devront se tenir à une distance minimum de 3 mètres du moniteur.
En ce qui concerne les écoles, le nombre d'élèves sera limité afin de pouvoir gérer les mesures sanitaires. Le port du masque sera obligatoire lorsque la distanciation ne peut pas être respectée. Après chaque vol, le matériel mis à disposition sera désinfecté. En règle générale, les salles à destination des cours théoriques sont suffisamment grandes, cependant les cours en extérieur seront privilégiés.
Les navettes d'école seront supprimées jusqu’à nouvel ordre, il faudra utiliser un véhicule personnel.