Vendredi 20 décembre, le ministère de la Transition écologique et solidaire a annoncé l'instauration d'une distance minimale de 5 à 20 mètres entre les habitations et les zones d'épandage des pesticides. Cette mesure sera appliquée dès le 1er janvier 2020.
Dans la région Paca comme partout en France, certains maires avaient emboîté le pas. En juillet dernier, la maire de Revest-des-Brousses dans les Alpes-de-Haute-Provence, Brigitte Reynaud, a fait voter un arrêté interdisant l'usage de pesticides à moins de 500 mètres de toute parcelle cadastrale de sa commune.
Un acte polémique, car jugé illégal, selon la préfecture. Au vue de l'ampleur du mouvement lancé par Daniel Cueff, maire de Langouët en mai denrier, le gouvernement avait alors lancé une vaste consultation publique sur les distances minimales à respecter entre les habitations et les zones d'épandage des pesticides.
Une distance minimale fixée
Vendredi 20 décembre, le gouvernement a finalement tranché. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a annoncé l'instauration d'une distance minimale entre 5 et 20 mètres selon les cultures, à partir du 1er janvier 2020.20 mètres correspond à la "distance incompressible" d'éloignement des habitations "pour la petite minorité de produits considérés comme les plus dangereux", a indiqué le gouvernement, soit environ 0.3% des substances utilisées qui présentent une "toxicité quasi-avérée pour l'Homme".
La distance de 5 mètres est prévue pour les cultures "basses" : les légumes ou les céréales, et 10 mètres pour les cultures "hautes" : les arbres fruitiers ou les vignes, selon les recommandations de l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses).
L'arrêté prévoit des dérogations
Des dérogations sont envisageables, notamment pour réduire la distance à 5 mètres pour l'arboriculture ou à 3 mètres pour les vignes. "Sauf à proximité des établissements accueillant des 'personnes vulnérables'", indique le gouvernement.Les parcelles déjà semées ne seront concernées par cet arrêté qu'à partir du 1er juillet 2020.
Le gouvernement prévoit une enveloppe de 25 millions d'euros pour "accompagner les agriculteurs dans la réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires".
Distances trop faibles, arrêté insuffisant ?
Le maire de Gignac-la-Nerthe, Christian Amiraty, envisage de son côté l'arrêt total des pesticides. "Pour moi ce n'est pas une question de distance, nous voulons une commune entièrement bio", avait-il déjà affirmé en juillet.
Quand on voit la cartographie de Gignac, on se rend compte que nos terres agricoles sont dans la ville, les maires ont l'impératif de préserver la santé des habitants.