Construire en terre deviendrait-il la solution pour utiliser les déblais de chantier, abaisser le bilan carbone de la construction et entrer dans l'économie circulaire où les déchets deviennent nos matières premières ? La construction de la maison de santé de Charleval ouvre de nouvelles perspectives.
Depuis 25 ans l'entreprise niçoise Filiater milite pout la construction en terre.
Elle a déjà réussi des greffes de village comme à Maganosc dans le pays de Grasse, mais le chantier de la maison de santé de Charleval marque une nouvelle étape: La mise au point de processus qui permettraient d'industrialiser la mise en oeuvre et de généraliser ce type de construction.
Tous les chantiers de construction génèrent du terrassement et le creusement de fondations. Cela produit énormément de déblais qui partent en décharge. Les utiliser pour fabriquer des blocs de construction sur place est la grande nouveauté proposée sur le chantier de la maison de santé de Charleval.
Une solution innovante qui a été rapidement soutenue par la municipalité de Charleval car le village a été construit en pisé au XVIIIe siècle, la terre battue -d'où le nom provençal, la tapy (accent tonique sur le a)- que l'on recouvrait ensuite d'un enduit à la chaux pour l'imperméabiliser.
Au XXIe siècle les moyens actuels permettent de compresser la terre pour en fabriquer des blocs de construction dont la solidité se situe entre la pierre de carrière et le béton. Ils n'ont donc plus besoin d'être enduits. A Charleval, sur la maison de santé, ils resteront apparents.
Un premier volet d'une serie de 6 sur l'architecture bioclimatique et les écomatériaux qui précède un documentaire de 26 minutes sur le sujet pour le semestre prochain.