Safer Internet Day : comment protéger et accompagner les plus jeunes ?

"Enfants connectés, tous concernés". La journée internationale pour un internet plus sûr, ce 8 février s'intéresse en priorité aux jeunes, à leurs familles. Des communes et associations s'engagent pour les accompagner vers de meilleures pratiques.

Le chantier est colossal et parents et éducateurs peinent très souvent à faire face à l'enjeu que représente la pratique des écrans dans le quotidien, mais aussi pour l'avenir des plus jeunes. 

Ollioules dans le Var fait partie des communes, de plus en plus nombreuses, où les initiatives ne manquent pas. En particulier cette semaine, marquée ce 8 février par la journée mondiale pour un internet plus sûr, la "Safer Internet Day". 

"Nous sommes ville amie des enfants de l'Unicef qui nous transmet une liste d'événements, dont celui-ci, dans lequel nous avons décidé de nous impliquer", explique Solène David, coordinatrice jeunesse de la commune.

Les raisons : le constat d'une utilisation des outils numériques de plus en plus précoce et la méconnaissance des aspects néfastes et des intérêts de ces nouvelles pratiques.

Protéger les plus jeunes

Ateliers au centre de loisirs, discussions à la maison des jeunes, conférences "être parent à l'heure du numérique" : le programme de la semaine est complet, dans l'objectif de proposer une palette d'outils à mobiliser au quotidien.

"En discutant avec des parents d'élèves, notamment, nous avons ressenti un réel besoin. Surtout depuis le confinement où les familles ont augmenté leur pratique des écrans", explique Solène David.

Un constat confirmé par une étude IPSOS, Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation numérique et Unaf, et publié le 4 février : 44% des parents interrogés déclarent que la consommation, d’écrans, téléphone ou télévision, a progressé avec la crise sanitaire.

Chez les tout petits, 43% du 0-2 ans sont "utilisateurs" d’internet, pour regarder des vidéos notamment. En France, le CSA préconise d’éviter les écrans avant trois ans. 

"Au restaurant ou dans la rue, on le voit de plus en plus, les parents donnent le téléphone pour que l'enfant reste tranquille", observe la coordinatrice jeunesse de la commune varoise.

Eduquer les pratiques des plus grands

Nicolas Gomez est directeur de la Maison de jeunes à Ollioules, et aussi "promeneur du Net".

Ce réseau mis en place via les Caisses d'Allocation familiales consiste à effectuer une veille sur les réseaux sociaux, afin de suivre les pratiques des jeunes et de pouvoir engager la discussion avec eux.

"Nous les alertons par exemple sur des partages de news complètement fausses, pas vérifiées et likées", explique Nicolas Gomez.

À la maison des jeunes, le téléphone portable est admis. C’est même un outil.

Un projet de vidéos contre les violences a par exemple été réalisé et mis en ligne, avec un professionnel de l'audiovisuel.

Cette semaine, via la Ligue de l'Enseignement, un escape game est proposé aux jeunes, sur la base d’une histoire de harcèlement sur les réseaux.

"Cela leur permet de réaliser par exemple comment, dans les phénomènes de cyberharcèlement, la première intention n'est pas souvent mauvaise. Il s’agit d’échanges pour rigoler, appartenir à un groupe, ils ne voient pas le mal", explique Nicolas Gomez.

Impliquer les ados, et les éducateurs aussi. Des cafés parents sont organisés une fois par trimestre par la maison des jeunes.

"Par exemple sur les réseaux sociaux, la parole circule, il y a des parents très restrictifs, d'autres trop permissifs. L'idée d'est de réfléchir ensemble".

De quoi éduquer tout le monde, enfant, et parent.

Un impact sur la santé mentale observé depuis la pandémie

Michelle Blain est fondatrice de l’association Horizon Multimedia qui intervient auprès des jeunes, des professeurs et des parents et organise une conférence-débat ce mardi à Ollioules.  

Les grands gagnants de la crise sanitaire, d’après elle et selon de nombreuses études, ce sont les écrans.

Alors plus que jamais, l’objectif est de développer les compétences psychosociales, pour diminuer les comportements défavorables. De quoi s’agit-il ?  

"D’abord identifier les usages. Déceler certaines pratiques, développer l’empathie, savoir dire non. Ce qui nous amène à travailler autour de la question de la santé mentale".

"On a pu voir beaucoup de jeunes en souffrance. Les réseaux sociaux devenus leur espace de sociabilité ont conduit à un sommeil altéré, une peur de rater une information, une faible estime d’eux-mêmes compte tenu des modèles et des images qui circulent sur les réseaux sociaux."

Des outils à disposition des éducateurs et parents

La solution ? Il ne s’agit pas de bannir les écrans.

"Nous souhaitons les accompagner vers le numérique éducatif, créatif, afin de les inciter à devenir acteurs et à s’impliquer, ce qui peut même développer des compétences recherchées dans le secteur de l’emploi".

Avec un site, E-parents.fr,  des livrets en cours d’édition, des webinaires sur le Metavers ou la série Squid Game qui avait créé la polémique en septembre dernier, ou encore grâce à une application, Withfamily, Horizon Multimedia a elle, déjà développé des outils.

L’association anime plus de 1500 interventions chaque année en Provence-Alpes Côte-d’Azur, preuve du besoin d’accompagnement réel du grand public sur la problématique du numérique au quotidien.  

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