Toulon : des chercheurs marseillais partent à la pêche aux neutrinos

C'est une drôle de partie de pêche qui se joue au large de Toulon. Des chercheurs marseillais partent à la pêche aux neutrinos. Ces mystérieuses particules, émises par les étoiles et notamment le soleil, sont captées par l'un des trois seuls télescopes à neutrinos au monde. 
 

Explorer le fond de la mer, pour y détecter des neutrinos, ces particules quasiment indétectables... Les scientifiques du centre de physique des particules de Marseille (CPPM) sont à pied d’œuvre en Méditerranée.

Les neutrinos sont des particules élémentaires neutres qui interagissent faiblement avec la matière. Du coup, ils peuvent voyager sur des distances bien supérieures aux dimensions de notre galaxie, sans être déviés ni absorbés par des milieux intergalactiques.

Appelés "messagers de l’espace" par les chercheurs, ces particules très furtives sont émises notamment par les étoiles et le soleil. Des milliards d'entre elles traversent notre corps chaque seconde, sans le moindre effet.

"Nous sommes traversés par 65 milliards de neutrinos par cm² provenant en particulier du soleil", explique Vincent Bertin, chercheur CNRS, responsable de l'équipe neutrinos au CPPM.

100 lignes de 18 capteurs immergés en Méditerranée

En février dernier, des modules optiques avec des capteurs très sensibles, assemblés et montés en ligne par le CPPM, ont été immergés à 2500 mètres de profondeur, au large de Toulon.

Objectif : rechercher des neutrinos et cartographier leurs sources, avec à la clé peut-être une meilleure compréhension du fonctionnement intime de la matière.

100 lignes de 18 capteurs vont être ainsi immergés dans les abysses pour créer un immense télescope, non pas pointé vers le ciel mais au fond de la mer à la chasse aux particules.
 

250 chercheurs de huit pays

Dans le monde, de nombreux scientifiques sont à la recherche de ces neutrinos, particules abondantes dans l’univers.

L’expérience menée à Marseille est issue d'une collaboration internationale rassemblant 250 chercheurs de 50 laboratoires différents, répartis dans 8 pays.

"Avec les neutrinos, on peut voir beaucoup plus loin dans l’univers et on peut regarder à l’intérieur de chaque étoile", explique Paschal Coyle, responsable scientifique KM3NeT-France.

Un projet de 45 millions d'euros

En 2022, le centre de physique des particules de Marseille (CPPM) à Luminy, terminera la construction du télescope appelé KM3NeT (Kilomètre cube Neutrinos Telescope).

Ce projet de 45 millions d’euros a notamment été financé par la région Sud, l’Europe et le CNRS.
 
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