Sept hommes sont jugés à partir de mardi pour avoir attaqué en 2011 le bateau d'un couple de plaisanciers Varois, et tué l'un d'eux. Il sont jugés pour détournement de navire ayant entraîné la mort, un crime passible de la réclusion à perpétuité.
Le 8 septembre 2011, le "Tribal Kat" lance un appel de détresse. Cinq jours auparavant, le catamaran de 16 mètres avait quitté le port d'Aden au Yemen, direction le sultanat d'Oman, une zone où les attaques de pirates sont fréquentes. A son bord, Christian et Evelyne Colombo. Le couple de Varois a tout vendu pour faire un tour du monde.
Chirstian Colombo tué pendant la prise d'otage
Une frégate allemande trouve le voilier. Personne à bord, mais des impacts de balles et une mare de sang dans laquelle baignent les lunettes de Christian Colombo. Deux jours plus tard, un navire de guerre espagnol détecte un "skiff" - une embarcation légère - suspect. Les Espagnols tentent d'approcher, mais font volte-face lorsque des pirates exhibent Evelyne Colombo, en la menaçant d'une arme. L'assaut est finalement donné plus tard. Deux pirates sont tués, les autres sont arrêtés. Evelyne Colombo raconte que le corps de son mari a été jeté à la mer. Il ne sera jamais retrouvé.Le chef présumé est mort dans l'assaut
Jusqu'au 15 avril prochains, sept hommes, âgés de 25 à 32 ans seront jugés par la cour d'assises de Paris pour détournement de navire ayant entraîné la mort, un crime passible de la réclusion à perpétuité. Lors des interrogatoires, les sept hommes ont mis en cause les deux pirates tués lors de l'assaut, désignés comme le chef de l'expédition et son adjoint. Une version que les enquêteurs jugent vraissemble, notant cependant que tous étaient animés par la même "volonté collective" d'attaquer des bateaux et de réclamer des rançons pour les équipages.Détenus en France
Les pirates sont actuellement en détention en France. L'un ne pourra pas assister à son procès: il a développé en prison une maladie psychiatrique. Des détentions mal vécues par des détenus isolés et, avant ça, une vie de misère. "La guerre", "la faim": "pour qu'ils soient bien jugés, il faudra que la cour comprenne de quel enfer ils viennent", explique l'avocat de l'un des accusés.![](https://assets.webservices.francetelevisions.fr/v1/assets/images/c3/17/b0/c317b0bc-cc36-4471-97d7-4cc8cb518474.jpg)
Le procès des pirates somaliens qui avaient pris en otage un couple de plaisanciers Varois et tué l'un d'entre-eux commence ce mardi à Paris.
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